:Mohamed abdallahi bazeid ecrit
La Mederdra de mon enfance
Du temps où j’y fréquentais l’Ecole Folantant, au début des années soixante du siècle dernier, Mederdra était une petite bourgade paisible où il faisait bon de vivre
Enserrée entre de grandes fourrières, des périmètres boisés soigneusement protégés par des fils barbelés, elle s’étirait du nord au sud sur une colline de moyenne altitude.
Coté nord, il y avait Médina, un quartier périphérique, point de passage quotidien des voyageurs se rendant à Hssey El Mahsar, le fief de l’émirat qui a donné son nom à la région.
C’est un quartier tranquille où résidaient certains amis d’enfance et promotionnaires : Brahim Dicko, un garçon timide et sans histoire devenu par la suite un officier de la douane et les regrettés Aicha Dicko, sa soeur et Mohamedou Dieng qui, lui, a fait l’armée.
Je me souviens de quelques noms qui, dans ma mémoire, sont restés synonymes de Médina : c’est le cas d’Ehel Jelledi dont le fils, Mohamed, devenu journaliste puis fonctionnaire de la FAO, est un ami de longue date, d’un ancien directeur d’école, Monsieur Seyni Ndiaye et de son épouse Dadou, de Ndiaya, la mère de Dadou, de Demba Gallo, de Béchir Ould Dialagui et de Mohamed Jules.
Je me souviens aussi d’un homme chétif et coléreux qui vivait chez Ehel Dialagui, Monsieur Yembea.
De tous les mederdrois il était le seul auditeur assidu qui suivait les radiodiffusions d’Union Soviétique, d’Iran, du Viêtnam, du Honduras, d’Ethiopie, du Canada, de Tanzanie et de plusieurs autres contrées du monde.
C’était une manière pour Monsieur Yembea, qui ne parlait d’autre langue que le hassania, de meubler ses interminables séances de thé qui commençaient généralement en fin d’après midi et se poursuivaient jusqu’à l’aube.
Passé le terrain vague qui séparait Médina du reste de la ville on tombait inévitablement sur de petites maisons en dur de style colonial.
Croulants sous le poids des dunes et presque coupées de la ville elles servaient de logements précaires à quelques fonctionnaires et agents de l’Etat.
Je me rappelle avoir déposé, quelques jours de suite, dans les locaux exigus de l’une de ces demeures, le sac de Monsieur Soumaré Hadémou, l’un de mes anciens enseignants, un soninké du village de Arr, devenu par la suite, un mederdrois à part entière.
Je l’ai croisé à Tiguent, quelques années avant sa mort. Il n’avait pas changé. Le même bout d’homme affable et courtois que j’avais connu il y a trente ans.
Il tenait à la main, comme à son habitude, un morceau de cola et n’avait rien perdu de son goût pour la causerie.
Vient ensuite la cité des gardes cercles, des maisons basses en banco devant lesquelles traînaient à longueur de la journée des chèvres voraces et belliqueuses.
Là, vivaient, en parfaite harmonie, quelques familles issues des régions lointaines de l’Adrar et de l’Inchiri : Ehel Eddick, Ehel Mogueye, Ehel Hmoymod…
Elles avaient des enfants de mon âge qui fréquentaient l’école : Tari, Sidahmed, Siyda et d’autres dont j’ai oublié les noms.
Siyda mint Eddick était une fille gentille, correcte mais turbulente et bagarreuse.
Pas un garçon, pas une fille n’osait la provoquer.
Je l’ai rencontrée en 1986 à Rosso à l’occasion de la visite du Président Maaouiya au Trarza.
Elle m’a reconnu tout de suite. Nous avons évoqué, l’espace d’un thé, des souvenirs d’enfance, parlé de tout et de rien comme le font généralement des promotionnaires qui se rencontrent après une longue séparation.
Elle m’a présenté à son mari, Monsieur Sidi Mohamed qui était alors gouverneur du Trarza et qui, malheureusement, a trouvé la mort quelques années plus tard dans un mystérieux crash d’avion entre Nouadhibou et Zouératt.
Un peu plus loin, il y avait le château d’eau, le plus haut sommet de la petite ville.
Il dominait largement la prison de Mederdra, une grosse bâtisse en banco, érigée à la fin des années vingt et qui dit-on a abrité d’illustres hôtes dont le savant poète Mhamed O. Ahmed Youra.
L’histoire de l’emprisonnement de cette éminente personnalité de l’Iguidi est le fruit, non pas d’un quelconque crime ou délit, mais d’une délation lui attribuant un poème qui décrit dans des détails ironiques et plaisants le transport, à la demande du Résident, de la cote atlantique à Mederdra, d’un colon abattu par la résistance.
Le plus grand brigand d’El Guebla des années cinquante, Deigdag (le démolisseur), a fait plusieurs séjours dans cette prison pour des raisons différentes, bien entendu, de celles de Mhamed.
La prison ouvrait sur un grand magasin en fer massif, de couleur vert olive, à l’intérieur duquel étaient stockées les armes et les minutions du peloton de la garde.
Derrière la prison, bien adossée à la fourrière, se trouvait une bâtisse du même style que celles qui se dressent entre Médina et la ville.
Cette maison là je la connais bien. Elle fut pendant des années la résidence de Madame Khadaja mint Moloud, une infirmière, originaire de la ville voisine de Boutilimitt et l’une des premières accoucheuses de la Mauritanie indépendante.
L’amitié qui me liait à son neveu, Ahmed Miske O. Abdallahi, El Qarneini pour les intimes, à son jeune et turbulent fils, Tourad, et à sa fille Mouleika m’a amené à séjourner chez elle à plusieurs reprises.
Je garde de Khadaja l’image d’une femme élégante et raffinée et qui, de surcroît, parlait un français impeccable.
Sa maison ne désemplissait jamais. On y servait des menus copieux et du thé à la menthe jusqu’à une heure tardive de la nuit.
Des personnalités bien en vue, de la société mederdroise des années soixante, ne rataient pas une occasion de se retrouver chez Khadaja.
Dans son salon, richement meublé, elles entamaient aussitôt une interminable causerie ponctuée de rires joyeux et de plaisanteries ou s’installaient confortablement pour jouer une partie de belote.
Parmi ces personnalités j’ai en mémoire le défunt émir du Trarza Hbib Ould Ahmed Salem, le Chef Général des Tachedbitt et intime ami de l’émir, Itawal Oumrou Ould Hmoyed, un respectable commerçant de Mederdra, Mohamedou Ould Abdallahi, un agent du fisc et cousin de l’émir, Amar Ould Amar Ould Ely.
A deux cent mètres de chez Khadaja vivait un autre personnage de la ville : Monsieur Sidi Niang, un infirmier halpoular, qui a fait toute sa carrière à Mederdra.
Tout le monde l’aimait bien et le respectait. Les enfants non circoncis, eux, le fuyaient comme la peste et cela l’amusait beaucoup. « Je vous attends au dispensaire » leur disait- il souvent en fronçant les sourcils.
Cet homme, je l’ai appris plus tard, est originaire de Kaédi, plus précisément du vieux quartier de Touldé où vivent encore ses cousins germains, des Diagraf c’est-à-dire des princes peulh ayant en charge la gestion des terres de culture.
Sa femme Hawa est une dame corpulente, élancée et peu bavarde. Elle sortait rarement de chez elle trop absorbée par le ménage, la vaisselle et l’entretien d’un beau troupeau de vaches et d’une grande sa basse cour.
Presque en face du domaine de Sidi Niang, il y avait le bâtiment des PTT, une maison imposante et aérée qui servait à la fois de bureau et de résidence au percepteur de l’Administration des Postes, Télégraphes et Téléphones, Monsieur Alioune Diarra.
Du temps où ce dernier dirigeait le service de la poste, tout allait bien, très bien d’ailleurs.
C’est ainsi qu’on pouvait téléphoner à loisir de Mederdra à de nombreuses villes de la Mauritanie : Boutilimitt, Rosso, Aleg, Boghé, Kaédi, Mbout, Moudjéria, Magta Lahjar et j’en passe.
Mieux, on pouvait joindre des correspondants installés à Saint Louis, Rufisque, Mbour, Louga, Dakar, Paris, etc.
Un manœuvre, dont j’ai oublié le nom, prenait le soin de tourner une manivelle, tout le temps que durait la communication, pour produire l’énergie nécessaire au dispositif téléphonique.
Le courrier en provenance de l’intérieur et de l’extérieur du pays était distribué, dans les règles de l’art, par le facteur de la ville, l’infatigable Dahabou.
Ce dernier habitait une maison située à l’entrée nord de l’école et avait comme passion la réparation, quand le temps le lui permettait, de postes radio et de montres.
C’est lui en personne qui se chargeait de la distribution, à un certain nombre de fonctionnaires en poste à Mederdra, de journaux français: le Monde, le Canard enchaîné, Paris Match, l’Observateur, le Figaro et de revues spécialisées : la Sélection du Reader’s Digest et Science et Vie.
Parmi les abonnés, aux journaux et revues des années soixante, on retrouve Monsieur Diallo Mohamed, le défunt colonel de Boutilimitt qui a enseigné à Mederdra avant d’intégrer l’armée, son frère, feu Abdallahi Diallo, un instituteur, un directeur d’école et un administrateur hors pair, mort dans un stupide accident de voiture, Monsieur Sylla Alley, un ancien moniteur de français dont j’ai perdu la trace, Monsieur Henry Riquet, le dernier instituteur de nationalité française resté à l’Ecole Folanfant, après l’indépendance.
Pour en revenir à Monsieur Abdallahi Diallo, Abdallahi Ould Balla pour les boutilimittois, je me souviens que son jeune frère, Ishac, que je n’ai plus revu et son neveu, Mohamed Koné, que j’ai eu l’occasion de rencontrer à de rares occasions ont fait une partie de leur scolarité à Mederdra. Des garçons bien éduqués.
Une autre personnalité de la ville, Monsieur Madéké Faye vivait non loin du domicile de Sidi Niang.
C’est un homme de haute taille, le front large, la voix grave, le regard perçant, un pur produit de la communauté sérère.
Il est originaire du Sénégal profond, probablement de la petite cote, cette région magnifique qui a vu naître le chantre de la négritude, le Président Léopold Sédar Senghor.
Toute sa vie, Monsieur Madéké s’est employé à maintenir en état de marche le réseau téléphonique Mederdra- Boutilimitt et Mederdra- Rosso.
Ce travail pénible l’amenait à effectuer de fréquentes tournées, à dos de chameau, pour remettre en place ou changer les fils téléphoniques endommagés suite aux intempéries ou aux caprices d’une horde d’enfants nomades en mal de distraction.
D’une intégrité morale et d’une piété sans borne, Madéké faisait toutes ses prières à la mosquée et n’avait d’autre souci que l’entretien de sa progéniture, plus d’une dizaine d’enfants: Sayar, wali, Abdou, « Madame » et les autres.
A l’est de ce pâté de maisons se trouvait l’imposante résidence du Commandant.
C’est un bâtiment gigantesque, un palais peut-on dire, comprenant plusieurs chambres spacieuses qui communiquent les unes avec les autres.
Avec ses murs épais et solides, ses magasins, ses terrasses, ses réserves d’eau, ses guérites, sa buanderie, ses dépendances et ses lourdes portes en fer elle a été construite pour résister au temps et probablement à un siège prolongé de la résistance.
En face de cette muraille imprenable il y avait le bureau du Résident, un solide bâtiment en dur où travaillaient généralement le Commandant, son secrétaire et l’agent spécial.
A l’extrémité nord de la cour du Commandant se dresse le gîte d’étape, une bâtisse discrète et peu connue du public.
Jusqu’à la fin des années soixante on pouvait admirer, soigneusement rangés dans ses placards, des lits pliants, de la vaisselle, de la draperie et des matelas, toute une logistique héritée de l’administration coloniale et destinée à l’hébergement des fonctionnaires en mission.
En empruntant la petite artère bordée de gros prosopis qui relie la résidence du Commandant au centre ville, on passe inéluctablement devant le vieux poste de santé.
Là travaillaient l’une des équipes médicales les plus expérimentées et les plus dévouées que la Mauritanie ait jamais connue.
Les opérations bénignes et le suivi des malades en observation étaient du ressort de Sidi Niang, l’administration des piqûres et les petits soins revenaient à Jiddou Ould Yargueit, le suivi des grossesses et les accouchements étaient assurés par Khadaja mint Moloud, l’accueil et le tri des patients revenaient au chef du centre médical, Monsieur Mohamed Jules.
Ce dernier était un bel homme de haute taille, galant et fier, un personnage un peu autoritaire certes mais droit, consciencieux, généreux et très bon musulman.
Il s’habillait avec goût, possédait une très belle collection d’armes et était un champion du tir à la cible.
Mohamed Jules aimait passionnément les jolis parfums et les parties chasse.
Je descendais chez lui le dimanche et les jours fériés où sa grande fille, Tfeila, et ses fils : Cheikhani, Demba et feu Ahmed Salem m’accueillaient toujours en ami et en frère.
Sa première épouse, Toutou, c’est son nom si je ne m’abuse, était une femme remarquable et généreuse dont la disparition subite avait émue tous les Mederdrois.
Son fils, Cheikhani Jules, qui est devenu plus tard avocat puis maire de Mederdra est un promotionnaire et ami d’enfance que j’ai rarement eu l’occasion de rencontrer.
Curieusement, notre première et dernière rencontre, depuis la fin de notre scolarité à l’école Folanfant, a eu lieu en 1995 à… Melun, en Ile de France.
Tous deux nous étions invités à assister à des festivités commémorant je ne sais plus quel anniversaire du jumelage de certaines villes du Trarza et du Brakna avec des communes de la Nouvelle ville de Sénart, en Seine et Marne.
Il était là en tant que maire de Mederdra, j’y étais en tant que membre de la délégation de Tiguent.
Juste à coté du dispensaire se trouvait la grande mosquée, un lieu de prière et de piété où l’on pouvait rencontrer à l’époque d’éminents érudits, aujourd’hui disparus :Ahmed Salem Ould Beibah (Haham), Ahmed Salem Ould Bagaa, Mohamedou Ould Alem, Mohamed Baba Ould Enneda et le reste de la djemaa.
Le dispensaire faisait face à des magasins, de modestes maisons poussiéreuses recouvertes de tôles ondulées appartenant, je crois, à Mohameden Ould Ivekou, un riche homme d’affaires mederdrois.
Mohameden, je m’en souviens encore, était un bel homme, de haute taille, avec un grand visage et une barbe fournie mais toujours soigneusement taillée.
Il avait l’habitude de porter d’amples boubous de Bazin riche, des pantalons noirs de cotonnade et des chemises longues manches.
Je le voyais souvent au volant de sa "Deux Chevaux" parcourant l’artère menant à la résidence du Commandant, sous l’œil émerveillé des enfants.
Derrière ces magasins il y avait un pâté de maisons où résidait la famille d’Ehel Ejiwane : Sidina, ses sœurs et sa nièce Chreive, une amie et promotionnaire que j’ai eu l’occasion de rencontrer il y a quelques années à Nouakchott. Elle était devenue bibliothécaire.
Du coté opposé de la rue il y avait une grande maison en dur construite, aux dires des gens, par feu Cheikh Sidati Ould Cheikh Taleb Bouya.
Elle était munie d’escaliers grossiers et de portes en bois délabrées. On l’appelait Dar Lechyakh.
J’avais l’habitude de venir y jouer à « ma maison » ou de m’exercer, avec des amis, à griffonner des absurdités truffées de fautes d’orthographe et de fautes grammaticales, sur les rares surfaces encore vierges de ses murs délavés.
La maison de Lechyakh était aussi, j’allais l’oublier, un coin vers lequel déferlaient en fin d’après midi tous les jeunes enfants de la ville.
Les gamins restaient là des heures et des heures à attendre l’arrivée des camions en provenance de Rosso.
Au volant de ces camions T 46, de marque Citroën, il y avait d’intrépides chauffeurs : Djibi Ndiaye, Seck, Malik, Saliou, Saad Bouh, El Id, Boy Nar, Soued Ahmed Lekreibolli, Boibih et j’en oublie.
La plupart de ces grosses voitures appartenait à une grande famille de Mederdra : Ehel Brahim Vall, principalement aux frères Mohamed Abdel Hay et Ivekou, des hommes qui ont fait fortune dans le transport terrestre.
J’ai fait plusieurs fois la navette Mederdra Rosso dans ces camions, gratuitement cela s’entend.
Je me souviens très bien des villages situés sur ce parcours long de soixante kilomètres : Bouzbeila, Hssey Abdou, Charatt, Lekraa Lahmar, Ehssey Evellejitt, Rach Enneye, Rach Zembotti ? Rach Ehel Lemrabott, El Khoussane et Boundreynaya.
Les camions partaient généralement le matin de bonne heure et arrivaient à Rosso entre huit et neuf heures.
Ils éprouvaient beaucoup de mal à se frayer un passage au milieu d’une végétation riche et abondante.
Cette dernière était composée, dans sa partie nord, d’acacias Sénégal (Eirwar), d’acacias raddiana (Ettalh), d’acacias nilotica (Essadra El Beidha) et de Zizuphus muratinianas (Esder).
Dans sa partie sud, les essences forestières dominantes étaient les balanités aegyptiaca (Teychott), le salvadora percica (Iverchi), le cammiphora africana (Adress), le tamarix gallica (Ettarva) et bien entendu d’immenses espaces recouverts de panicum turgidum (oumourkba).
Pas une seule fois messieurs Ivekou Ould Brahim Vall et son frère disparu, Mohamed Abdel Hay, n’ont exigé du pauvre élève que j’étais le payement du transport.
D’ailleurs ils ne réclamaient jamais rien à personne se contentant d’empocher tout bonnement ce que les passagers scrupuleux consentaient à leur donner en contrepartie du voyage. Des âmes généreuses, le père et l’oncle de mon promotionnaire Dah Ould Brahim Vall.
J’ai rarement rencontré ce dernier qui, d’après ce que j’en sais, a fait carrière dans les banques.
Je me souviens d’un autre camionneur de Mederdra, monsieur Teyah Ould Ahmedou, un homme modeste et courtois, un cousin d’Ehel Brahim Vall dont le camion a pris feu, à la sortie de Rosso, juste en face du marigot de Bakh, au début des années soixante dix.
Le centre ville de Mederdra est traversé par une rue spacieuse et sableuse, très animée le jour, quasi déserte le soir et qui se prolongeait à l’ouest jusqu'à la fourrière.
Des deux cotés de cette rue se trouvaient les commerces : une maison basse donnant sur une grande cour intérieure où étaient disposés, pêle-mêle des articles, des produits frais et des céréales venant de la chemama, du lac Rkiz et de la campagne : sorgho, maïs, petit mil, haricot, pastèque, arachide, beurre, outres, tans, vans, peaux, cordes, etc.
C’est la boutique du vieux Yali, un mederdrois de la première heure, un homme pieux, sage et hospitalier.
Yali est le père d’un vieil ami aujourd’hui disparu, Ahmed Salem, Beichala pour les intimes, du docteur Ethmane Ould Yali, l’un des premiers médecins de la Mauritanie indépendante, de Omar Ould Yali, l’une des figures emblématiques de l’APP et de grandes filles dont j’ai oublié les noms.
Son voisin, Mohamed Sidia Ould Bah, avait une échoppe bien garnie où l’on pouvait se procurer toute sortes de marchandises y compris les meilleurs parfums de l’époque : Kiki 44, Maty Guèye, Joli soir, Nostalgie, Habanita, Dankoma et les cigarettes en vogue : Craven ״A״, Bastos, Camélia, Gauloises et Gitanes.
Elle rivalisait avec les commerces tenus par Ould Jeilani, Mohamedou Ould Hamdinou dont les fils Mohamed et El Hassène font partie de mes promotionnaires, Mohamed Abdel Hay Ould Brahim Vall, Ely Salem Ould Ely, le Chérif Bouna, le mari de Lalla mint Braika et Sidati Ould Maloum, le père d’un garçon adorable et sans histoire, Boullah.
J’ai rencontré ce dernier à Dakar en 2008, en marge des négociations mauritano mauritaniennes ayant abouti au dénouement de la crise née du renversement du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
Nous nous sommes retrouvés chez une vieille et sympathique connaissance de Mederdra, Monsieur Ahmed Bazeid Ould Bowah, un diplomate alors en poste à l’ambassade de Mauritanie au Sénégal.
Avec Boullah, que je n’avais pas revu depuis un quart de siècle, j’ai effectué le voyage retour du Sénégal jusqu’à Tiguent où nous avons passé ensemble une excellente journée parmi les siens.
A proximité de la boutique de Sidaty Ould Maloum, se trouvait un commerce tenu par le vieux El Marrakchi, un marocain qui a atterri à Mederdra au temps de l’occupation française.
El Marrakchi s’adonnait au commerce des peaux et de la gomme arabique, des produits qu’il achetait localement à vil prix et revendait avantageusement à des libanais installés au Sénégal.
Son long séjour dans l’Iguidi et ses contacts quotidiens avec la société mederdroise d’antan ne l’ont pas aidé à perdre l’accent de la région de Marrakech Tensift El Haouz ni à s’approprier quelques rudiments de l’indéchiffrable culture locale.
Nombreux étaient les malentendus qui le mettaient aux prises avec sa clientèle, constituée dans sa majorité des cousins de mon vieil ami Elim Erra Hal que j’ai revu par hasard, deux à trois fois depuis notre séparation, chez des amis communs.
A quelques centaines de mètres d’El Marrakchi vivait, presque en marge de la société, une dame répondant au nom de Bassine et à laquelle la population prêtait des pouvoirs surnaturels.
Il y avait enfin les commerces modestes, ceux d’Ahmedal Ould Babeddina, de Baba Ould Cheikh, de Kheiratt et les petites échoppes de mes défunts cousins : Mohamed Abdel Hay ould Nih (Nahay), Mohamed Lemine O. Béchar, Ammi ould Moutali, Mohamed Lemine ould Moustapha, Dahoud ould Moustapha.
Devant ces petites boutiques se rassemblaient souvent les braves manœuvres de l’époque : Djabel, Ambouha, Zayed Ould Brahim, Belkheir, Mboyrik Ould Abdout, Ebboyah et le reste du groupe.
C’est sur cette rue que se trouvait aussi le four de monsieur Alioune Ould Sabar, un four qui fabriquait un pain doré, croustillant et savoureux. J’en raffolais.
Comme moi, les mederdrois le préféraient de loin au pain de Monsieur Soué id et à celui qui était fabriqué par un certain Sabar dans un four situé non loin de la boutique d’El Houssein Ould Bilal Diouli.
Alioune Ould Sabar est le père d’un promotionnaire qui a fait carrière dans la gendarmerie nationale, Brahim.
Le nord du centre ville était traversé par une artère parallèle à la rue principale. En bordure de celle-ci il y avait une grande boutique tenue par un commerçant de l’Adrar, Monsieur Ahmed Ould Dhmine.
L’incendie de sa boutique, intervenue alors que j’étais très jeune pour me rappeler des détails et des circonstances de ce sinistre, avait soulevé un grand élan de solidarité et de sympathie parmi les mederdrois.
Dans le quartier donnant sur cette rue vivaient trois familles de gardes forestiers : Ehel Chenane dont le fils, Moktar, un ami d’enfance robuste et courageux, a trouvé la mort dans la guerre du Sahara - Ehel SidAmed, une famille de l’Adrar, leur fille Salka est une promotionnaire ainsi que son frère Lemhaba – Ehel Mohamed Salem Ould Zein dont le fils, Mohamed Abdallahi, a honoré l’école Folanfant en obtenant, en 1965, le rang de premier de la Mauritanie aux épreuves du concours d’entrée en sixième.
Après des études supérieures en économie, cet ami d’enfance chétif mais d’une étonnante témérité a travaillé dans les banques avant de se reconvertir dans le tiéb-tiéb. J’ai réussi, non sans peine, à maintenir le contact avec cet imbécile.
A deux pas des forestiers vivait la famille d’Ehel Demba Dia dont le père était maçon, si mes souvenirs sont bons.
Le vieux Demba Dia était un homme généreux chez qui se réfugiaient : Mohamed Ould Barka, Bayenni, Ennoummah, Deweiden et Mint Emmon’Ha, de pauvres hères sans défense qui sillonnaient les rues de Mederdra, à longueur de la journée, sans but précis.
Lorsqu’ils n’en pouvaient plus de la traque acharnée et impitoyable des enfants les fugitifs se rendaient aussitôt chez Demba Dia où ils trouvaient protection, gîte et couvert.
Dans le même alignement se trouvait la grande concession des Tar Diop.
Je ne me souviens pas du père des Tar Diop qui, dit-on, était un forestier, originaire de la vieille ville de Saint Louis du Sénégal mais je connais par contre les membres de sa famille : Ken Bouguel, Kewa et feu Bay Diop.
Leur mère « Madame », c’est son nom, était une femme de petite taille, mince, débordante de joie et généreuse.
A l’heure du déjeuner, « Madame » avait l’habitude de servir à manger à toutes les personnes qui se trouvaient dans sa maison : des mendiants, des campagnards, des citadins, des voyageurs venus du Sénégal voisin et d’ailleurs.
Une aile de la maison des Tar Diop servait à la fois de bureau et de résidence au cadi de Mederdra, Monsieur Hamed Ould Bebaha.
Du seuil de leur maison les Tar Diop pouvaient voir le va et vient des femmes se rendant au marché tout proche.
Là les attendaient les bouchers Ahmed Salem Ould Sabar, Rayhana, Moloud Ould Amgheiratt et l’unique vendeur de légumes Bilal Ould Diouéri.
Le sud du centre ville était traversé par une autre rue étroite qui prenait naissance, à l’Est, au niveau de la maison d’une vieille dame vivant en bordure de la route de Rosso, Aicha Motiara, l’épouse d’un certain Mbarek Ould Bouhchicha.
Etaient construites en bordure de cette rue des habitations appartenant à de vieilles familles de la ville : Ehel Dahabou, le facteur dont j’ai déjà parlé - Ehel Maaouiya, des cousins dont le père, feu Ahmedou Yeslem a enseigné dans l’extrême Est du pays puis à Mederdra et à Boér Toress avant d’être promu économe.
C’est le père de l’administrateur et ancien ministre de l’intérieur Mohamed Ould Maaouiya.
Les Ehel Maaouiya avaient pour voisins un saint homme, le vieux Hmada, une personnalité de Nievrar et Ehel Baba Samaké dont le fils Omar Sy, un diplomate disparu, était un ami agréable et un promotionnaire.
Je me souviens de sa mère Khadijetou, de son oncle, le géant Sidibé, l’homme avec qui nous avions l’habitude de marchander la confection de redoutables lance pierres, de ses tantes : Zeinebou, devenue par la suite aide infirmière au poste de santé de Mederdra et Foyta Samaké, l’épouse du docteur Ethmane Ould Yali.
A cent mètres de là habitaient les Ehel Mohamed Ould Chedad, la vieille Salma mint Amar Leghnem, Zeinebou, la mère de mes amis Maham et de Ennine, Naha, Ahmed, le boucher farceur, Dah, leur demi frère, l’un des rares amis d’enfance avec lequel j’ai gardé le contact et qui a fait carrière dans la douane.
Suivait ensuite le vaste domaine d’Ehel Ahmed Ould Abdallahi dont le père tenait une boutique sur la rue. Son fils, Ethmane, Esseyver pour les intimes, est un promotionnaire que j’ai perdu de vue. Il avait des sœurs et des frères : Ellout, l’épouse d’Ahmed Ould Brahim Vall, Monnah qui n’est plus, Abdallahi, Khadijetou et un grand frère répondant, si je ne me trompe, au nom de Mohamed.
Un peu plus loin vivait, dans une petite maison, un maçon chevronné et sans histoire: Mohamed Ould Gdala dont la fille, Fatimetou, a fini par travailler au trésor public.
Les voisins de ce maçon étaient Ehel Meidah : le vieux et sage Mhamed, sa femme dont j’ai oublié le nom et ses filles : Aicha et Mroum qui ont épousé de grandes personnalités de l’Est mauritanien, Mama, qui a fait sa carrière à Radio Mauritanie, Fou et Malouma qui ont fréquenté l’école.
De l’autre coté de la rue vivaient leurs cousins, Ehel Ahmedou Ould Meidah : la mère, Mint Ebnou et les enfants : Mohamed, Kahlouch pour les intimes, un parfait musicien et ami de longue date avec lequel j’ai partagé des moments agréables et des aventures inouïes, Loubaba, Mechalem et Doueina que j’ai vu grandir sous la bienveillance de leurs oncles : Mohamed et Doudou.
Dans ce même quartier résidaient en permanence les familles de deux amis d’enfance Ramdhan Ould Tahman, devenu infirmier d’Etat et que j’ai eu le plaisir de revoir et Yargouma Ould Ambouha que j’ai revu à de rares occasions.
Les grands-mères de ces derniers sont des dames qu’aucun mederdrois de ma génération ne peut oublier : Vatma mint Stoula, une femme adorable dont on disait qu’elle préparait le meilleur gâteau du Trarza, Moimana, une grand mère gaie et charitable dont les beignets, de forme arrondie et soigneusement saupoudrés de sucre fin, étaient le plus beau cadeau que l’on pouvait offrir à un enfant.
Une autre mederdroise non moins célèbre vivait dans ce quartier : Emmachen, une dame dont le tam-tam envoûtant et les longues tirades narratives étaient de toutes les cérémonies.
Dans le prolongement d’Ehel Ahmedou Ould Meidah vivaient Ehel Jreivine : Mohamed et sa fille Marieme –- Ehel Ely Ould Meidah, leur père Ely était le seul mederdrois à traverser la ville à dos de cheval - Ehel Sid Ahmed et j’en oublie d’autres.
A la limite sud de ce quartier peuplé se trouvait la petite concession d’Ehel Bilal Diouli : l’inoubliable et douce Salma, leur mère qui a vu défiler de nombreuses générations d’élèves internes, sa fille El Hachmiya qui lui a succédé, ses grands fils El Hassène et El Housseine.
Le quartier Sud Ouest était le fief de grandes familles de Mederdra tout aussi réputées que les premières: Ehel Haham dont les fils Beibah et Jeyid étaient de grands amis.
J’ai connu aussi leur grand frère Bedde, un érudit de santé fragile hélas disparu et leur jeune frère Mohameden Baba Ould Etfagha, le talentueux journaliste d’Aljazeera, plus connu localement sous son pseudonyme Emmeni – Ehel Ahmed Ould Meidah, le vieux Ahmed, le père de mes amis d’enfance : Rajala, celui-là même que Abdallahi Diallo taxait de faire le gros dos et le très sérieux et raisonnable Mohamed.
Dans le voisinage immédiat d’Ehel Ahmed Ould Meidah vivaient le vieux Diouéri, un agriculteur - Ehel Yargueit : Mohamed, le commerçant, Jiddou, l’aide infirmier, Mohamedhen, le technicien de Radio et le reste de la famille – Ehel Taleb Jiddou – Ehel Zeidoune – Ehel Sellahi - Ehel Ely Warakane : Mohamed, son épouse Marième, une femme d’une remarquable piété et leur fillette, la toute petite Koumbane.
A quelques encablures d’Ehel Ely Warakane se trouvait le domaine d’Ehel Enemray dont le père Enemray, un grand homme débordant d’énergie et de vitalité était le coiffeur attitré de Mederdra, le propriétaire du plus beau jardin de la ville, le muezzin de la mosquée et le technicien en charge du sondage.
Plus au sud étaient installés Ehel Bowah dont le père Dah a servi de longues années comme surveillant à l’école Folanfant et dont le fils Diyah est devenu plus tard un officier de l’armée nationale – Ehel Emmène dont le fils Haddou, qui n’est plus de ce monde, était un ami et un promotionnaire.
Le Gowd ou la vallée, cette dépression qui sépare la ville des légendaires dunes blanches de Mederdra, abritait le service des eaux et forêts et celui de l’élevage, l’abattoir, le sondage, les puits : celui de la ville, le puits des eaux et forêts (hassi Ehel Esdar) et le puits de Bedioura.
C’est dans le Gowd que résidait l’un de mes amis d’enfance que j’ai perdu de vue, Ibnou Ndiaye, le fils d’un vétérinaire qui a servi à Mederdra au début des années soixante.
Les enfants de son successeur, Monsieur Ould Haibelti, un vétérinaire originaire du Brakna, ont fréquenté en même temps que moi l’école Folanfant.
Le Gowd était enfin le domaine d’Ehel Mbarek Ellawssay, d’Ehel El Alem et d’une famille originaire de Boutilimitt, Ehel Mamady dont le père, Ahmed, était puisatier.
Son fils Brahim est un promotionnaire et ami d’enfance que j’ai revu deux ou trois fois à Nouakchott au milieu des années quatre vingt.
Sans aucune préparation et sans raison valable je suis retourné à Mederdra au début du mois d’octobre 2010.
J’ai flâné sans but précis dans les ruelles, exactement comme le faisaient chaque jour Mohamed Ould Barka, Bayenni, Ennoummah, Deweiden et Mint Emmon’Ha. Comme eux, j’ai sillonné la ville de long en large.
Pendant ma traversée je me suis mis à guetter le moindre signe familier : le vrombissement d’un camion T46, le brouhaha des enfants se rendant à la maison de Lechyakh, le tintement de la cloche de l’école Folanfant, le hennissement du cheval d’Ely Ould Meidah, le battement du tam-tam de Emmachen, l’appel à la prière d’Enemray…Peine perdue.
La Mederdra qui s’étendait à mes pieds m’était complètement étrangère.
Le visage ratatiné que me renvoyait le rétroviseur intérieur de mon véhicule n’était pas le mien non plus.
Quelque chose de profond s’est produit avec le passage du temps : Mederdra a beaucoup changé. Moi aussi.
Désemparé et secoué dans mon for intérieur, j’ai fait demi tour et suis rentré précipitamment à Nouakchott.
Comme consolation il me reste une chose : préserver jalousement, intacte, l’image vivante et joyeuse de la Mederdra que je porte dans mon cœur, l’image de la Mederdra de mon enfance.
Mohamed Abdallahi Bazeid
Octobre 2010
mederdratoday@gmail.com
Tel 2240979
Enserrée entre de grandes fourrières, des périmètres boisés soigneusement protégés par des fils barbelés, elle s’étirait du nord au sud sur une colline de moyenne altitude.
Coté nord, il y avait Médina, un quartier périphérique, point de passage quotidien des voyageurs se rendant à Hssey El Mahsar, le fief de l’émirat qui a donné son nom à la région.
C’est un quartier tranquille où résidaient certains amis d’enfance et promotionnaires : Brahim Dicko, un garçon timide et sans histoire devenu par la suite un officier de la douane et les regrettés Aicha Dicko, sa soeur et Mohamedou Dieng qui, lui, a fait l’armée.
Je me souviens de quelques noms qui, dans ma mémoire, sont restés synonymes de Médina : c’est le cas d’Ehel Jelledi dont le fils, Mohamed, devenu journaliste puis fonctionnaire de la FAO, est un ami de longue date, d’un ancien directeur d’école, Monsieur Seyni Ndiaye et de son épouse Dadou, de Ndiaya, la mère de Dadou, de Demba Gallo, de Béchir Ould Dialagui et de Mohamed Jules.
Je me souviens aussi d’un homme chétif et coléreux qui vivait chez Ehel Dialagui, Monsieur Yembea.
De tous les mederdrois il était le seul auditeur assidu qui suivait les radiodiffusions d’Union Soviétique, d’Iran, du Viêtnam, du Honduras, d’Ethiopie, du Canada, de Tanzanie et de plusieurs autres contrées du monde.
C’était une manière pour Monsieur Yembea, qui ne parlait d’autre langue que le hassania, de meubler ses interminables séances de thé qui commençaient généralement en fin d’après midi et se poursuivaient jusqu’à l’aube.
Passé le terrain vague qui séparait Médina du reste de la ville on tombait inévitablement sur de petites maisons en dur de style colonial.
Croulants sous le poids des dunes et presque coupées de la ville elles servaient de logements précaires à quelques fonctionnaires et agents de l’Etat.
Je me rappelle avoir déposé, quelques jours de suite, dans les locaux exigus de l’une de ces demeures, le sac de Monsieur Soumaré Hadémou, l’un de mes anciens enseignants, un soninké du village de Arr, devenu par la suite, un mederdrois à part entière.
Je l’ai croisé à Tiguent, quelques années avant sa mort. Il n’avait pas changé. Le même bout d’homme affable et courtois que j’avais connu il y a trente ans.
Il tenait à la main, comme à son habitude, un morceau de cola et n’avait rien perdu de son goût pour la causerie.
Vient ensuite la cité des gardes cercles, des maisons basses en banco devant lesquelles traînaient à longueur de la journée des chèvres voraces et belliqueuses.
Là, vivaient, en parfaite harmonie, quelques familles issues des régions lointaines de l’Adrar et de l’Inchiri : Ehel Eddick, Ehel Mogueye, Ehel Hmoymod…
Elles avaient des enfants de mon âge qui fréquentaient l’école : Tari, Sidahmed, Siyda et d’autres dont j’ai oublié les noms.
Siyda mint Eddick était une fille gentille, correcte mais turbulente et bagarreuse.
Pas un garçon, pas une fille n’osait la provoquer.
Je l’ai rencontrée en 1986 à Rosso à l’occasion de la visite du Président Maaouiya au Trarza.
Elle m’a reconnu tout de suite. Nous avons évoqué, l’espace d’un thé, des souvenirs d’enfance, parlé de tout et de rien comme le font généralement des promotionnaires qui se rencontrent après une longue séparation.
Elle m’a présenté à son mari, Monsieur Sidi Mohamed qui était alors gouverneur du Trarza et qui, malheureusement, a trouvé la mort quelques années plus tard dans un mystérieux crash d’avion entre Nouadhibou et Zouératt.
Un peu plus loin, il y avait le château d’eau, le plus haut sommet de la petite ville.
Il dominait largement la prison de Mederdra, une grosse bâtisse en banco, érigée à la fin des années vingt et qui dit-on a abrité d’illustres hôtes dont le savant poète Mhamed O. Ahmed Youra.
L’histoire de l’emprisonnement de cette éminente personnalité de l’Iguidi est le fruit, non pas d’un quelconque crime ou délit, mais d’une délation lui attribuant un poème qui décrit dans des détails ironiques et plaisants le transport, à la demande du Résident, de la cote atlantique à Mederdra, d’un colon abattu par la résistance.
Le plus grand brigand d’El Guebla des années cinquante, Deigdag (le démolisseur), a fait plusieurs séjours dans cette prison pour des raisons différentes, bien entendu, de celles de Mhamed.
La prison ouvrait sur un grand magasin en fer massif, de couleur vert olive, à l’intérieur duquel étaient stockées les armes et les minutions du peloton de la garde.
Derrière la prison, bien adossée à la fourrière, se trouvait une bâtisse du même style que celles qui se dressent entre Médina et la ville.
Cette maison là je la connais bien. Elle fut pendant des années la résidence de Madame Khadaja mint Moloud, une infirmière, originaire de la ville voisine de Boutilimitt et l’une des premières accoucheuses de la Mauritanie indépendante.
L’amitié qui me liait à son neveu, Ahmed Miske O. Abdallahi, El Qarneini pour les intimes, à son jeune et turbulent fils, Tourad, et à sa fille Mouleika m’a amené à séjourner chez elle à plusieurs reprises.
Je garde de Khadaja l’image d’une femme élégante et raffinée et qui, de surcroît, parlait un français impeccable.
Sa maison ne désemplissait jamais. On y servait des menus copieux et du thé à la menthe jusqu’à une heure tardive de la nuit.
Des personnalités bien en vue, de la société mederdroise des années soixante, ne rataient pas une occasion de se retrouver chez Khadaja.
Dans son salon, richement meublé, elles entamaient aussitôt une interminable causerie ponctuée de rires joyeux et de plaisanteries ou s’installaient confortablement pour jouer une partie de belote.
Parmi ces personnalités j’ai en mémoire le défunt émir du Trarza Hbib Ould Ahmed Salem, le Chef Général des Tachedbitt et intime ami de l’émir, Itawal Oumrou Ould Hmoyed, un respectable commerçant de Mederdra, Mohamedou Ould Abdallahi, un agent du fisc et cousin de l’émir, Amar Ould Amar Ould Ely.
A deux cent mètres de chez Khadaja vivait un autre personnage de la ville : Monsieur Sidi Niang, un infirmier halpoular, qui a fait toute sa carrière à Mederdra.
Tout le monde l’aimait bien et le respectait. Les enfants non circoncis, eux, le fuyaient comme la peste et cela l’amusait beaucoup. « Je vous attends au dispensaire » leur disait- il souvent en fronçant les sourcils.
Cet homme, je l’ai appris plus tard, est originaire de Kaédi, plus précisément du vieux quartier de Touldé où vivent encore ses cousins germains, des Diagraf c’est-à-dire des princes peulh ayant en charge la gestion des terres de culture.
Sa femme Hawa est une dame corpulente, élancée et peu bavarde. Elle sortait rarement de chez elle trop absorbée par le ménage, la vaisselle et l’entretien d’un beau troupeau de vaches et d’une grande sa basse cour.
Presque en face du domaine de Sidi Niang, il y avait le bâtiment des PTT, une maison imposante et aérée qui servait à la fois de bureau et de résidence au percepteur de l’Administration des Postes, Télégraphes et Téléphones, Monsieur Alioune Diarra.
Du temps où ce dernier dirigeait le service de la poste, tout allait bien, très bien d’ailleurs.
C’est ainsi qu’on pouvait téléphoner à loisir de Mederdra à de nombreuses villes de la Mauritanie : Boutilimitt, Rosso, Aleg, Boghé, Kaédi, Mbout, Moudjéria, Magta Lahjar et j’en passe.
Mieux, on pouvait joindre des correspondants installés à Saint Louis, Rufisque, Mbour, Louga, Dakar, Paris, etc.
Un manœuvre, dont j’ai oublié le nom, prenait le soin de tourner une manivelle, tout le temps que durait la communication, pour produire l’énergie nécessaire au dispositif téléphonique.
Le courrier en provenance de l’intérieur et de l’extérieur du pays était distribué, dans les règles de l’art, par le facteur de la ville, l’infatigable Dahabou.
Ce dernier habitait une maison située à l’entrée nord de l’école et avait comme passion la réparation, quand le temps le lui permettait, de postes radio et de montres.
C’est lui en personne qui se chargeait de la distribution, à un certain nombre de fonctionnaires en poste à Mederdra, de journaux français: le Monde, le Canard enchaîné, Paris Match, l’Observateur, le Figaro et de revues spécialisées : la Sélection du Reader’s Digest et Science et Vie.
Parmi les abonnés, aux journaux et revues des années soixante, on retrouve Monsieur Diallo Mohamed, le défunt colonel de Boutilimitt qui a enseigné à Mederdra avant d’intégrer l’armée, son frère, feu Abdallahi Diallo, un instituteur, un directeur d’école et un administrateur hors pair, mort dans un stupide accident de voiture, Monsieur Sylla Alley, un ancien moniteur de français dont j’ai perdu la trace, Monsieur Henry Riquet, le dernier instituteur de nationalité française resté à l’Ecole Folanfant, après l’indépendance.
Pour en revenir à Monsieur Abdallahi Diallo, Abdallahi Ould Balla pour les boutilimittois, je me souviens que son jeune frère, Ishac, que je n’ai plus revu et son neveu, Mohamed Koné, que j’ai eu l’occasion de rencontrer à de rares occasions ont fait une partie de leur scolarité à Mederdra. Des garçons bien éduqués.
Une autre personnalité de la ville, Monsieur Madéké Faye vivait non loin du domicile de Sidi Niang.
C’est un homme de haute taille, le front large, la voix grave, le regard perçant, un pur produit de la communauté sérère.
Il est originaire du Sénégal profond, probablement de la petite cote, cette région magnifique qui a vu naître le chantre de la négritude, le Président Léopold Sédar Senghor.
Toute sa vie, Monsieur Madéké s’est employé à maintenir en état de marche le réseau téléphonique Mederdra- Boutilimitt et Mederdra- Rosso.
Ce travail pénible l’amenait à effectuer de fréquentes tournées, à dos de chameau, pour remettre en place ou changer les fils téléphoniques endommagés suite aux intempéries ou aux caprices d’une horde d’enfants nomades en mal de distraction.
D’une intégrité morale et d’une piété sans borne, Madéké faisait toutes ses prières à la mosquée et n’avait d’autre souci que l’entretien de sa progéniture, plus d’une dizaine d’enfants: Sayar, wali, Abdou, « Madame » et les autres.
A l’est de ce pâté de maisons se trouvait l’imposante résidence du Commandant.
C’est un bâtiment gigantesque, un palais peut-on dire, comprenant plusieurs chambres spacieuses qui communiquent les unes avec les autres.
Avec ses murs épais et solides, ses magasins, ses terrasses, ses réserves d’eau, ses guérites, sa buanderie, ses dépendances et ses lourdes portes en fer elle a été construite pour résister au temps et probablement à un siège prolongé de la résistance.
En face de cette muraille imprenable il y avait le bureau du Résident, un solide bâtiment en dur où travaillaient généralement le Commandant, son secrétaire et l’agent spécial.
A l’extrémité nord de la cour du Commandant se dresse le gîte d’étape, une bâtisse discrète et peu connue du public.
Jusqu’à la fin des années soixante on pouvait admirer, soigneusement rangés dans ses placards, des lits pliants, de la vaisselle, de la draperie et des matelas, toute une logistique héritée de l’administration coloniale et destinée à l’hébergement des fonctionnaires en mission.
En empruntant la petite artère bordée de gros prosopis qui relie la résidence du Commandant au centre ville, on passe inéluctablement devant le vieux poste de santé.
Là travaillaient l’une des équipes médicales les plus expérimentées et les plus dévouées que la Mauritanie ait jamais connue.
Les opérations bénignes et le suivi des malades en observation étaient du ressort de Sidi Niang, l’administration des piqûres et les petits soins revenaient à Jiddou Ould Yargueit, le suivi des grossesses et les accouchements étaient assurés par Khadaja mint Moloud, l’accueil et le tri des patients revenaient au chef du centre médical, Monsieur Mohamed Jules.
Ce dernier était un bel homme de haute taille, galant et fier, un personnage un peu autoritaire certes mais droit, consciencieux, généreux et très bon musulman.
Il s’habillait avec goût, possédait une très belle collection d’armes et était un champion du tir à la cible.
Mohamed Jules aimait passionnément les jolis parfums et les parties chasse.
Je descendais chez lui le dimanche et les jours fériés où sa grande fille, Tfeila, et ses fils : Cheikhani, Demba et feu Ahmed Salem m’accueillaient toujours en ami et en frère.
Sa première épouse, Toutou, c’est son nom si je ne m’abuse, était une femme remarquable et généreuse dont la disparition subite avait émue tous les Mederdrois.
Son fils, Cheikhani Jules, qui est devenu plus tard avocat puis maire de Mederdra est un promotionnaire et ami d’enfance que j’ai rarement eu l’occasion de rencontrer.
Curieusement, notre première et dernière rencontre, depuis la fin de notre scolarité à l’école Folanfant, a eu lieu en 1995 à… Melun, en Ile de France.
Tous deux nous étions invités à assister à des festivités commémorant je ne sais plus quel anniversaire du jumelage de certaines villes du Trarza et du Brakna avec des communes de la Nouvelle ville de Sénart, en Seine et Marne.
Il était là en tant que maire de Mederdra, j’y étais en tant que membre de la délégation de Tiguent.
Juste à coté du dispensaire se trouvait la grande mosquée, un lieu de prière et de piété où l’on pouvait rencontrer à l’époque d’éminents érudits, aujourd’hui disparus :Ahmed Salem Ould Beibah (Haham), Ahmed Salem Ould Bagaa, Mohamedou Ould Alem, Mohamed Baba Ould Enneda et le reste de la djemaa.
Le dispensaire faisait face à des magasins, de modestes maisons poussiéreuses recouvertes de tôles ondulées appartenant, je crois, à Mohameden Ould Ivekou, un riche homme d’affaires mederdrois.
Mohameden, je m’en souviens encore, était un bel homme, de haute taille, avec un grand visage et une barbe fournie mais toujours soigneusement taillée.
Il avait l’habitude de porter d’amples boubous de Bazin riche, des pantalons noirs de cotonnade et des chemises longues manches.
Je le voyais souvent au volant de sa "Deux Chevaux" parcourant l’artère menant à la résidence du Commandant, sous l’œil émerveillé des enfants.
Derrière ces magasins il y avait un pâté de maisons où résidait la famille d’Ehel Ejiwane : Sidina, ses sœurs et sa nièce Chreive, une amie et promotionnaire que j’ai eu l’occasion de rencontrer il y a quelques années à Nouakchott. Elle était devenue bibliothécaire.
Du coté opposé de la rue il y avait une grande maison en dur construite, aux dires des gens, par feu Cheikh Sidati Ould Cheikh Taleb Bouya.
Elle était munie d’escaliers grossiers et de portes en bois délabrées. On l’appelait Dar Lechyakh.
J’avais l’habitude de venir y jouer à « ma maison » ou de m’exercer, avec des amis, à griffonner des absurdités truffées de fautes d’orthographe et de fautes grammaticales, sur les rares surfaces encore vierges de ses murs délavés.
La maison de Lechyakh était aussi, j’allais l’oublier, un coin vers lequel déferlaient en fin d’après midi tous les jeunes enfants de la ville.
Les gamins restaient là des heures et des heures à attendre l’arrivée des camions en provenance de Rosso.
Au volant de ces camions T 46, de marque Citroën, il y avait d’intrépides chauffeurs : Djibi Ndiaye, Seck, Malik, Saliou, Saad Bouh, El Id, Boy Nar, Soued Ahmed Lekreibolli, Boibih et j’en oublie.
La plupart de ces grosses voitures appartenait à une grande famille de Mederdra : Ehel Brahim Vall, principalement aux frères Mohamed Abdel Hay et Ivekou, des hommes qui ont fait fortune dans le transport terrestre.
J’ai fait plusieurs fois la navette Mederdra Rosso dans ces camions, gratuitement cela s’entend.
Je me souviens très bien des villages situés sur ce parcours long de soixante kilomètres : Bouzbeila, Hssey Abdou, Charatt, Lekraa Lahmar, Ehssey Evellejitt, Rach Enneye, Rach Zembotti ? Rach Ehel Lemrabott, El Khoussane et Boundreynaya.
Les camions partaient généralement le matin de bonne heure et arrivaient à Rosso entre huit et neuf heures.
Ils éprouvaient beaucoup de mal à se frayer un passage au milieu d’une végétation riche et abondante.
Cette dernière était composée, dans sa partie nord, d’acacias Sénégal (Eirwar), d’acacias raddiana (Ettalh), d’acacias nilotica (Essadra El Beidha) et de Zizuphus muratinianas (Esder).
Dans sa partie sud, les essences forestières dominantes étaient les balanités aegyptiaca (Teychott), le salvadora percica (Iverchi), le cammiphora africana (Adress), le tamarix gallica (Ettarva) et bien entendu d’immenses espaces recouverts de panicum turgidum (oumourkba).
Pas une seule fois messieurs Ivekou Ould Brahim Vall et son frère disparu, Mohamed Abdel Hay, n’ont exigé du pauvre élève que j’étais le payement du transport.
D’ailleurs ils ne réclamaient jamais rien à personne se contentant d’empocher tout bonnement ce que les passagers scrupuleux consentaient à leur donner en contrepartie du voyage. Des âmes généreuses, le père et l’oncle de mon promotionnaire Dah Ould Brahim Vall.
J’ai rarement rencontré ce dernier qui, d’après ce que j’en sais, a fait carrière dans les banques.
Je me souviens d’un autre camionneur de Mederdra, monsieur Teyah Ould Ahmedou, un homme modeste et courtois, un cousin d’Ehel Brahim Vall dont le camion a pris feu, à la sortie de Rosso, juste en face du marigot de Bakh, au début des années soixante dix.
Le centre ville de Mederdra est traversé par une rue spacieuse et sableuse, très animée le jour, quasi déserte le soir et qui se prolongeait à l’ouest jusqu'à la fourrière.
Des deux cotés de cette rue se trouvaient les commerces : une maison basse donnant sur une grande cour intérieure où étaient disposés, pêle-mêle des articles, des produits frais et des céréales venant de la chemama, du lac Rkiz et de la campagne : sorgho, maïs, petit mil, haricot, pastèque, arachide, beurre, outres, tans, vans, peaux, cordes, etc.
C’est la boutique du vieux Yali, un mederdrois de la première heure, un homme pieux, sage et hospitalier.
Yali est le père d’un vieil ami aujourd’hui disparu, Ahmed Salem, Beichala pour les intimes, du docteur Ethmane Ould Yali, l’un des premiers médecins de la Mauritanie indépendante, de Omar Ould Yali, l’une des figures emblématiques de l’APP et de grandes filles dont j’ai oublié les noms.
Son voisin, Mohamed Sidia Ould Bah, avait une échoppe bien garnie où l’on pouvait se procurer toute sortes de marchandises y compris les meilleurs parfums de l’époque : Kiki 44, Maty Guèye, Joli soir, Nostalgie, Habanita, Dankoma et les cigarettes en vogue : Craven ״A״, Bastos, Camélia, Gauloises et Gitanes.
Elle rivalisait avec les commerces tenus par Ould Jeilani, Mohamedou Ould Hamdinou dont les fils Mohamed et El Hassène font partie de mes promotionnaires, Mohamed Abdel Hay Ould Brahim Vall, Ely Salem Ould Ely, le Chérif Bouna, le mari de Lalla mint Braika et Sidati Ould Maloum, le père d’un garçon adorable et sans histoire, Boullah.
J’ai rencontré ce dernier à Dakar en 2008, en marge des négociations mauritano mauritaniennes ayant abouti au dénouement de la crise née du renversement du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
Nous nous sommes retrouvés chez une vieille et sympathique connaissance de Mederdra, Monsieur Ahmed Bazeid Ould Bowah, un diplomate alors en poste à l’ambassade de Mauritanie au Sénégal.
Avec Boullah, que je n’avais pas revu depuis un quart de siècle, j’ai effectué le voyage retour du Sénégal jusqu’à Tiguent où nous avons passé ensemble une excellente journée parmi les siens.
A proximité de la boutique de Sidaty Ould Maloum, se trouvait un commerce tenu par le vieux El Marrakchi, un marocain qui a atterri à Mederdra au temps de l’occupation française.
El Marrakchi s’adonnait au commerce des peaux et de la gomme arabique, des produits qu’il achetait localement à vil prix et revendait avantageusement à des libanais installés au Sénégal.
Son long séjour dans l’Iguidi et ses contacts quotidiens avec la société mederdroise d’antan ne l’ont pas aidé à perdre l’accent de la région de Marrakech Tensift El Haouz ni à s’approprier quelques rudiments de l’indéchiffrable culture locale.
Nombreux étaient les malentendus qui le mettaient aux prises avec sa clientèle, constituée dans sa majorité des cousins de mon vieil ami Elim Erra Hal que j’ai revu par hasard, deux à trois fois depuis notre séparation, chez des amis communs.
A quelques centaines de mètres d’El Marrakchi vivait, presque en marge de la société, une dame répondant au nom de Bassine et à laquelle la population prêtait des pouvoirs surnaturels.
Il y avait enfin les commerces modestes, ceux d’Ahmedal Ould Babeddina, de Baba Ould Cheikh, de Kheiratt et les petites échoppes de mes défunts cousins : Mohamed Abdel Hay ould Nih (Nahay), Mohamed Lemine O. Béchar, Ammi ould Moutali, Mohamed Lemine ould Moustapha, Dahoud ould Moustapha.
Devant ces petites boutiques se rassemblaient souvent les braves manœuvres de l’époque : Djabel, Ambouha, Zayed Ould Brahim, Belkheir, Mboyrik Ould Abdout, Ebboyah et le reste du groupe.
C’est sur cette rue que se trouvait aussi le four de monsieur Alioune Ould Sabar, un four qui fabriquait un pain doré, croustillant et savoureux. J’en raffolais.
Comme moi, les mederdrois le préféraient de loin au pain de Monsieur Soué id et à celui qui était fabriqué par un certain Sabar dans un four situé non loin de la boutique d’El Houssein Ould Bilal Diouli.
Alioune Ould Sabar est le père d’un promotionnaire qui a fait carrière dans la gendarmerie nationale, Brahim.
Le nord du centre ville était traversé par une artère parallèle à la rue principale. En bordure de celle-ci il y avait une grande boutique tenue par un commerçant de l’Adrar, Monsieur Ahmed Ould Dhmine.
L’incendie de sa boutique, intervenue alors que j’étais très jeune pour me rappeler des détails et des circonstances de ce sinistre, avait soulevé un grand élan de solidarité et de sympathie parmi les mederdrois.
Dans le quartier donnant sur cette rue vivaient trois familles de gardes forestiers : Ehel Chenane dont le fils, Moktar, un ami d’enfance robuste et courageux, a trouvé la mort dans la guerre du Sahara - Ehel SidAmed, une famille de l’Adrar, leur fille Salka est une promotionnaire ainsi que son frère Lemhaba – Ehel Mohamed Salem Ould Zein dont le fils, Mohamed Abdallahi, a honoré l’école Folanfant en obtenant, en 1965, le rang de premier de la Mauritanie aux épreuves du concours d’entrée en sixième.
Après des études supérieures en économie, cet ami d’enfance chétif mais d’une étonnante témérité a travaillé dans les banques avant de se reconvertir dans le tiéb-tiéb. J’ai réussi, non sans peine, à maintenir le contact avec cet imbécile.
A deux pas des forestiers vivait la famille d’Ehel Demba Dia dont le père était maçon, si mes souvenirs sont bons.
Le vieux Demba Dia était un homme généreux chez qui se réfugiaient : Mohamed Ould Barka, Bayenni, Ennoummah, Deweiden et Mint Emmon’Ha, de pauvres hères sans défense qui sillonnaient les rues de Mederdra, à longueur de la journée, sans but précis.
Lorsqu’ils n’en pouvaient plus de la traque acharnée et impitoyable des enfants les fugitifs se rendaient aussitôt chez Demba Dia où ils trouvaient protection, gîte et couvert.
Dans le même alignement se trouvait la grande concession des Tar Diop.
Je ne me souviens pas du père des Tar Diop qui, dit-on, était un forestier, originaire de la vieille ville de Saint Louis du Sénégal mais je connais par contre les membres de sa famille : Ken Bouguel, Kewa et feu Bay Diop.
Leur mère « Madame », c’est son nom, était une femme de petite taille, mince, débordante de joie et généreuse.
A l’heure du déjeuner, « Madame » avait l’habitude de servir à manger à toutes les personnes qui se trouvaient dans sa maison : des mendiants, des campagnards, des citadins, des voyageurs venus du Sénégal voisin et d’ailleurs.
Une aile de la maison des Tar Diop servait à la fois de bureau et de résidence au cadi de Mederdra, Monsieur Hamed Ould Bebaha.
Du seuil de leur maison les Tar Diop pouvaient voir le va et vient des femmes se rendant au marché tout proche.
Là les attendaient les bouchers Ahmed Salem Ould Sabar, Rayhana, Moloud Ould Amgheiratt et l’unique vendeur de légumes Bilal Ould Diouéri.
Le sud du centre ville était traversé par une autre rue étroite qui prenait naissance, à l’Est, au niveau de la maison d’une vieille dame vivant en bordure de la route de Rosso, Aicha Motiara, l’épouse d’un certain Mbarek Ould Bouhchicha.
Etaient construites en bordure de cette rue des habitations appartenant à de vieilles familles de la ville : Ehel Dahabou, le facteur dont j’ai déjà parlé - Ehel Maaouiya, des cousins dont le père, feu Ahmedou Yeslem a enseigné dans l’extrême Est du pays puis à Mederdra et à Boér Toress avant d’être promu économe.
C’est le père de l’administrateur et ancien ministre de l’intérieur Mohamed Ould Maaouiya.
Les Ehel Maaouiya avaient pour voisins un saint homme, le vieux Hmada, une personnalité de Nievrar et Ehel Baba Samaké dont le fils Omar Sy, un diplomate disparu, était un ami agréable et un promotionnaire.
Je me souviens de sa mère Khadijetou, de son oncle, le géant Sidibé, l’homme avec qui nous avions l’habitude de marchander la confection de redoutables lance pierres, de ses tantes : Zeinebou, devenue par la suite aide infirmière au poste de santé de Mederdra et Foyta Samaké, l’épouse du docteur Ethmane Ould Yali.
A cent mètres de là habitaient les Ehel Mohamed Ould Chedad, la vieille Salma mint Amar Leghnem, Zeinebou, la mère de mes amis Maham et de Ennine, Naha, Ahmed, le boucher farceur, Dah, leur demi frère, l’un des rares amis d’enfance avec lequel j’ai gardé le contact et qui a fait carrière dans la douane.
Suivait ensuite le vaste domaine d’Ehel Ahmed Ould Abdallahi dont le père tenait une boutique sur la rue. Son fils, Ethmane, Esseyver pour les intimes, est un promotionnaire que j’ai perdu de vue. Il avait des sœurs et des frères : Ellout, l’épouse d’Ahmed Ould Brahim Vall, Monnah qui n’est plus, Abdallahi, Khadijetou et un grand frère répondant, si je ne me trompe, au nom de Mohamed.
Un peu plus loin vivait, dans une petite maison, un maçon chevronné et sans histoire: Mohamed Ould Gdala dont la fille, Fatimetou, a fini par travailler au trésor public.
Les voisins de ce maçon étaient Ehel Meidah : le vieux et sage Mhamed, sa femme dont j’ai oublié le nom et ses filles : Aicha et Mroum qui ont épousé de grandes personnalités de l’Est mauritanien, Mama, qui a fait sa carrière à Radio Mauritanie, Fou et Malouma qui ont fréquenté l’école.
De l’autre coté de la rue vivaient leurs cousins, Ehel Ahmedou Ould Meidah : la mère, Mint Ebnou et les enfants : Mohamed, Kahlouch pour les intimes, un parfait musicien et ami de longue date avec lequel j’ai partagé des moments agréables et des aventures inouïes, Loubaba, Mechalem et Doueina que j’ai vu grandir sous la bienveillance de leurs oncles : Mohamed et Doudou.
Dans ce même quartier résidaient en permanence les familles de deux amis d’enfance Ramdhan Ould Tahman, devenu infirmier d’Etat et que j’ai eu le plaisir de revoir et Yargouma Ould Ambouha que j’ai revu à de rares occasions.
Les grands-mères de ces derniers sont des dames qu’aucun mederdrois de ma génération ne peut oublier : Vatma mint Stoula, une femme adorable dont on disait qu’elle préparait le meilleur gâteau du Trarza, Moimana, une grand mère gaie et charitable dont les beignets, de forme arrondie et soigneusement saupoudrés de sucre fin, étaient le plus beau cadeau que l’on pouvait offrir à un enfant.
Une autre mederdroise non moins célèbre vivait dans ce quartier : Emmachen, une dame dont le tam-tam envoûtant et les longues tirades narratives étaient de toutes les cérémonies.
Dans le prolongement d’Ehel Ahmedou Ould Meidah vivaient Ehel Jreivine : Mohamed et sa fille Marieme –- Ehel Ely Ould Meidah, leur père Ely était le seul mederdrois à traverser la ville à dos de cheval - Ehel Sid Ahmed et j’en oublie d’autres.
A la limite sud de ce quartier peuplé se trouvait la petite concession d’Ehel Bilal Diouli : l’inoubliable et douce Salma, leur mère qui a vu défiler de nombreuses générations d’élèves internes, sa fille El Hachmiya qui lui a succédé, ses grands fils El Hassène et El Housseine.
Le quartier Sud Ouest était le fief de grandes familles de Mederdra tout aussi réputées que les premières: Ehel Haham dont les fils Beibah et Jeyid étaient de grands amis.
J’ai connu aussi leur grand frère Bedde, un érudit de santé fragile hélas disparu et leur jeune frère Mohameden Baba Ould Etfagha, le talentueux journaliste d’Aljazeera, plus connu localement sous son pseudonyme Emmeni – Ehel Ahmed Ould Meidah, le vieux Ahmed, le père de mes amis d’enfance : Rajala, celui-là même que Abdallahi Diallo taxait de faire le gros dos et le très sérieux et raisonnable Mohamed.
Dans le voisinage immédiat d’Ehel Ahmed Ould Meidah vivaient le vieux Diouéri, un agriculteur - Ehel Yargueit : Mohamed, le commerçant, Jiddou, l’aide infirmier, Mohamedhen, le technicien de Radio et le reste de la famille – Ehel Taleb Jiddou – Ehel Zeidoune – Ehel Sellahi - Ehel Ely Warakane : Mohamed, son épouse Marième, une femme d’une remarquable piété et leur fillette, la toute petite Koumbane.
A quelques encablures d’Ehel Ely Warakane se trouvait le domaine d’Ehel Enemray dont le père Enemray, un grand homme débordant d’énergie et de vitalité était le coiffeur attitré de Mederdra, le propriétaire du plus beau jardin de la ville, le muezzin de la mosquée et le technicien en charge du sondage.
Plus au sud étaient installés Ehel Bowah dont le père Dah a servi de longues années comme surveillant à l’école Folanfant et dont le fils Diyah est devenu plus tard un officier de l’armée nationale – Ehel Emmène dont le fils Haddou, qui n’est plus de ce monde, était un ami et un promotionnaire.
Le Gowd ou la vallée, cette dépression qui sépare la ville des légendaires dunes blanches de Mederdra, abritait le service des eaux et forêts et celui de l’élevage, l’abattoir, le sondage, les puits : celui de la ville, le puits des eaux et forêts (hassi Ehel Esdar) et le puits de Bedioura.
C’est dans le Gowd que résidait l’un de mes amis d’enfance que j’ai perdu de vue, Ibnou Ndiaye, le fils d’un vétérinaire qui a servi à Mederdra au début des années soixante.
Les enfants de son successeur, Monsieur Ould Haibelti, un vétérinaire originaire du Brakna, ont fréquenté en même temps que moi l’école Folanfant.
Le Gowd était enfin le domaine d’Ehel Mbarek Ellawssay, d’Ehel El Alem et d’une famille originaire de Boutilimitt, Ehel Mamady dont le père, Ahmed, était puisatier.
Son fils Brahim est un promotionnaire et ami d’enfance que j’ai revu deux ou trois fois à Nouakchott au milieu des années quatre vingt.
Sans aucune préparation et sans raison valable je suis retourné à Mederdra au début du mois d’octobre 2010.
J’ai flâné sans but précis dans les ruelles, exactement comme le faisaient chaque jour Mohamed Ould Barka, Bayenni, Ennoummah, Deweiden et Mint Emmon’Ha. Comme eux, j’ai sillonné la ville de long en large.
Pendant ma traversée je me suis mis à guetter le moindre signe familier : le vrombissement d’un camion T46, le brouhaha des enfants se rendant à la maison de Lechyakh, le tintement de la cloche de l’école Folanfant, le hennissement du cheval d’Ely Ould Meidah, le battement du tam-tam de Emmachen, l’appel à la prière d’Enemray…Peine perdue.
La Mederdra qui s’étendait à mes pieds m’était complètement étrangère.
Le visage ratatiné que me renvoyait le rétroviseur intérieur de mon véhicule n’était pas le mien non plus.
Quelque chose de profond s’est produit avec le passage du temps : Mederdra a beaucoup changé. Moi aussi.
Désemparé et secoué dans mon for intérieur, j’ai fait demi tour et suis rentré précipitamment à Nouakchott.
Comme consolation il me reste une chose : préserver jalousement, intacte, l’image vivante et joyeuse de la Mederdra que je porte dans mon cœur, l’image de la Mederdra de mon enfance.
Mohamed Abdallahi Bazeid
Octobre 2010
mederdratoday@gmail.com
Tel 2240979
هناك 40 تعليقًا:
very good article
Thank Mr.Bazeid
Thanks Mederdra Today
بزيد منهو ؟ ومن أي قبيلة ؟ قرية ؟
نعرف بعد ألا عنو اخباري فكلام اصبيصب
مقالة من أفضل ما كتب حتى الآن على المذرذرة اليوم
مستوى لغوي وأدبي محترم
c'est une déscription littéraire et émotionnelle de Mederdra dans les années soixcente. Même si je n'habitais pas Mederdra et je n'ai pas vecu cette époque dont vous parlez, j'ai voyagé avec vous dans le temps et j'ai été profondément touché car ces familles et ces personnes sont, chez nous, si familières que je n'ai pas pu rester indifférent. et comme je trouve toujours de la consolation dans la poèsie, cette fois le poème arabe qui dit : "les jours et les nuits sont des guitares muettes" était au rendez-vous.
BIEN JOUE BEZEID
محمّد عبد الله بزيد ، صحفي قديم ومقتدر في راديو موريتنِ ، هوَّ الّ كول "... كدّْ يحركْ بين فصالة انيرَ إلى كرمسين اعلَ حاشيت لبحرْ لخظرْ " في التّمثيلية المعروفة "اطفِ ربّ لا احركت خظرَ ابْ يابسَ" ولٍّ كال إكسْ ولّْ واي ، واصّلْ بعد ماه كول مالك في المدوّنة ، عن امعاه فيهَ الوزير السابق حمّ ولْ اسويلم .
ظاهر لي مولانَ عنّو حدّْ من ذي خلطت أهل باركللّه ، الاّ تشمشه اصّ ، وَ والله بعد الّ وخيرت . لاعاد اصّ هوَ الّ عارفْ واللهُ أعلم .
Mohamed Abdallahi Ould Zein a été premier de la mauritanie en 1968 et non 65, Bezeid était de la même promotion
Mr Bazeid, j'ai pas pu retenir mes larmes en vous accompagnant vers les différentes étapes de ce voyage passionnant! Votre amour pour cette ville comme votre mémoire ne lâche pas(macha Allah) Vous méritez beaucoup plus que votre poste actuel! Quelle belle plume! Vous êtes le meilleur! Mais ne souvenez pas vous de la grande dame Aicha mint Manou?
كلحمد ال يواد
لمريفك وكتن راد
الله اعليك ابعاد
دهرك ذاك الغلاك
اخسرت حالت لبلاد
اعت انت لل جاك
عت آن مان زاد
سيدي محمد ذالك
ديلول انت أثرك ما تعرف اتكص الأثر
بزيد كاع كال منه مرات واسم أقارب
سيعتقد من يقرأ هذه المقالة من غير ابناء المذرذرة انها قرية سينغالية ليس فيها الا جالو وأمادو و انيانك وغيرهم من الاسماء المعجمة ويتاكد من ذلك عندما يلاحظ ان الماقل كتب بالفرنسية في موقع عربي
غريب هذا
ماهذه هي المذرذرة التي عرفناها وعشنا فيها
سيعتقد من يقرأ هذه المقالة من غير ابناء المذرذرة انها قرية سينغالية ليس فيها الا جالو وأمادو و انيانك وغيرهم من الاسماء المعجمة ويتاكد من ذلك عندما يلاحظ ان المقال كتب بالفرنسية في موقع عربي
غريب هذا
ماهذه هي المذرذرة التي عرفناها وعشنا فيها
Cher Diéla, j'aurais souhaité avoir ton email si possible
Bazaied bravooooooo votre article est géniale ,j'ai voyagé avec votre article dans le temps et dans l'histoire glorieuse de Notre cher aimable Sanga
quel long article
Ce petit periple à travers la geographie et l'histoire de Mederdra des années 60 a été bien ordonné et bien écrit.
Le début des années 70, la majorité des familles et personnalités citées étaient encore à Mederdra, avant que les grandes villes engloutissent tout ce monde.
Merci pour cette contribution.
Je remercie Md Abdellahi de cet article très bien écrit de telle façon qu’on ne s’en lasse jamais. Il est vrai que je n’ai pas connu tout ce monde dont il parlait au même degré d’affinité que lui avait, n’empêche que malgré mon arrivée tardive à Mederdra, j’ai côtoyé la majorité de ces vénérables personnes, commençant par Ehl Seyni dont les fils Ahmedou Banba et Bechir faisaient partie de mes promotions, en passant par Dehabou, Jiddou Ould Yargueyt, Sidi nieng, Enemray, Alioune Ould Sabbar, Mouhamedou Ould Hamdinou, Sidaty ould Maloum , et en finissant par Machen et son tam-tam qui a continué de retentir dans les alentours jusqu’au début des années 90.
Le visage de la ville a complètement changé depuis, même si on rencontre toujours les mêmes chèvres voraces et belliqueuses, et qui terrorisaient les vendeuses qui exposaient leurs marchandises dans la grande rue, comme Teslem, D’heyma, et d’autres dont les noms m’échappent à cet instant
A mon époque, les personnes qui flânaient dans la ville sans but précis, ne sont plus Bayenni, Ennoummah ou Mint Emmon’ha, ils étaient remplacés à merveille par Mohamed Ghariouka, Tar, Etc.
Je reviens encore pour remercier l’équipe de MEDERDRA TODAY et Md Abdellahi de ce tableau saisissant de La Mederdra d’antan.
انتوم اربط روصن الاعرفولن كانكم .المذرذره اليوم والا"الصنك اجوغ ادوى"؟؟؟؟؟؟؟؟؟؟؟؟؟؟؟؟؟؟؟؟
Quelle mémoire ? Quelle culture ? Quelle maitrise de la langue ? Mais pour ce qui ne connaissent pas O/ Bezeid, sachez qu'en plus de ses qualités dévoilées dans cet article pathétique, il a un esprit vif, présent a toute épreuve, raffiné et poétique.
Nous nous rencontrions un jour chez un ami commun (X) né à Louga au Sénégal qui était présenté la veille à la TVM comme notable d'Akjoujet.
Comme je m'en étonnais grossièrement auprès de l'ami commun, O/ Bezeid répondit tout naturellement : "que veux-tu ? Notre ami est un homme du Sud qui a perdu le Nord".
مقال كيفتي ش زين يغر خاصو الا يترجم للعربية يكان نفهموه
Bezeid tu est brave
tu est un vrai mederdroi
tu nous a rappeler l'ècole
quand ont l'appeler (leccour
sidi
سيعتقد من يقرأ هذه المقالة من غير ابناء المذرذرة انها قرية سينغالية ليس فيها الا جالو وأمادو و انيانك وغيرهم من الاسماء المعجمة ويتاكد من ذلك عندما يلاحظ ان المقال كتب بالفرنسية في موقع عربي
غريب هذا
ماهذه هي المذرذرة التي عرفناها وعشنا فيها
Guetlek 7ed ma ye3rev 4o el5el6e ma ye3rev Elme4er4re ou la gue6 jahe ha4o houme ehl elme4er4re entoume le5reyn 5e6ar ou 5elikoum 5e6ar
hadhe ma9al zeyn we vih yasser men klam nsara zeyn mais yasser menou yesta3emlou sti3mal mahou v bellou
we moulah ba3d kan wa7el vih ella l3abeth
Je me prenais pour un méderdrois. Je me rends compte qu'il y a plus méderdrois que moi. j'ai appris à découvrir dans cet article des personnages que je ne connaissais pas. il est vrai que je suuis venu dans ce cher patelin bien après Bezeid même si nous somme à peu près de la même génération et si d'ailleurs j'ai eu un peu à souffrir d'être son cogénère .Seulement, je lui reconnais qu'il a su immortalisé la ville de Méderdra qui lui restera reconnaissante. Je l'admire pour ça, je l'envie et je le convie à garder son courage et à revenir même si lui il n'est plus Bezeid et si méderdra n'est plus mederdra.
Salut
Bonjour Mr Bezeid
J'ai lu votre article-memoire avec beaucoup d'enthousiasme et un grand intérêt aussi bien en Arabe qu'en Français. Réellement j'ai senti l'émotion et la nostalgie d'un être se morfondant dans cette belle histoire des débuts la Mauritanie moderne.Votre nostalgie engagée est un mélange de sentiments profonds envers la cité, les personnes et de souvenirs inoubliables qui ont le don de nous redonner le sourire en des temps si durs soient-ils. Nouakchott a corrompu les âmes et les êtres n’ont plus des bons repères et moins encore le réflexe de se mirer dans ces vitrines d’antan. Les personnes à qui vous souhaitez écrire cette page vous sont certainement très chère, avez vous remémoré les souvenirs vous liant, les anecdotes qui vous ont fait pleurer de rire, et les moments ou vous vous êtes épaulés tour à tour, comme le font les vrais voisins. Votre témoignage restera vif à tout esprit plein de loyauté envers ses racines proches ou lointaines qu’elles fussent. Cela vous préparera à mettre des mots sincères et touchants sur ce que vous ressentez pour cette personne et vous aidera également à témoigner à travers ces mots la force de vos sentiments.
Je ne suis pas de Mederdra mais j’ai senti durant ma lecture que je le suis presque en citant les noms de famille peuplant l’agglomération pourtant variée et colorée. Aucun n’ont de tribu n’a été évoqué, on avait senti seulement une affirmation d’une identité de Mederdra et attachement désespérément dévoué.
Je me suis senti concerné en citant les familles d’Ehel Zeidoun, Ehel Bechar. La famille de Emmeni (Ehel Beybah) , Ehel Yali , Ehel Meidah ….et j’en passe ; avec qui j’ai des très bonnes amitiés ou encore certains cousins dont je me sens fier pour les traces qu’ils ont laissé dans cette ville séculaire.
La traduction de mon Emmeni me parait taxable de délit d’initié doublement pour avoir partager l’enfance avec vous et aussi être originaire de ce foyer si imagé.
Nous attendons la suite de vous ou d’ailleurs peu importe avec beaucoup de péripéties haletantes des anecdotes que Mederdra regorgent dans les diatribes de cent ans de son histoire. La dénonciation de Mederdra ne peut s’arrêter à ce passage pittoresque et original.
Je vous invite a laissez-vous aller à vos souvenirs et à vos émotions enfouies au fond de vous et puis laissez parler votre passion, c'est toujours touchant et émouvant de voir quelqu'un parler avec son coeur en faisant abstraction de toute gêne. Cela laisse voir qu'elle n'a pas peur de communiquer (Emmeni ntevem)ses émotions et d'en faire part. De plus, en vous ouvrant ainsi, vous encouragez la personne à qui vous parlez de faire de même. Le bon retour dans vos souvenirs a laissé le champ libre à notre cœur de penser demain le Blog d’Atar.
Faire partager avec Emmenni
Oubeid Elhadramy
Economist Senior
Finances Department-Mauritania
Humphrey Program Fellow-Tulane University
School of Public Health and Tropical medicine
Bonjour Mr Bezeid
J'ai lu votre article-memoire avec beaucoup d'enthousiasme et un grand intérêt aussi bien en Arabe qu'en Français. Réellement j'ai senti l'émotion et la nostalgie d'un être se morfondant dans cette belle histoire des débuts la Mauritanie moderne.Votre nostalgie engagée est un mélange de sentiments profonds envers la cité, les personnes et de souvenirs inoubliables qui ont le don de nous redonner le sourire en des temps si durs soient-ils. Nouakchott a corrompu les âmes et les êtres n’ont plus des bons repères et moins encore le réflexe de se mirer dans ces vitrines d’antan. Les personnes à qui vous souhaitez écrire cette page vous sont certainement très chère, avez vous remémoré les souvenirs vous liant, les anecdotes qui vous ont fait pleurer de rire, et les moments ou vous vous êtes épaulés tour à tour, comme le font les vrais voisins. Votre témoignage restera vif à tout esprit plein de loyauté envers ses racines proches ou lointaines qu’elles fussent. Cela vous préparera à mettre des mots sincères et touchants sur ce que vous ressentez pour cette personne et vous aidera également à témoigner à travers ces mots la force de vos sentiments.
Je ne suis pas de Mederdra mais j’ai senti durant ma lecture que je le suis presque en citant les noms de famille peuplant l’agglomération pourtant variée et colorée. Aucun n’ont de tribu n’a été évoqué, on avait senti seulement une affirmation d’une identité de Mederdra et attachement désespérément dévoué.
Je me suis senti concerné en citant les familles d’Ehel Zeidoun, Ehel Bechar. La famille de Emmeni (Ehel Beybah) , Ehel Yali , Ehel Meidah ….et j’en passe ; avec qui j’ai des très bonnes amitiés ou encore certains cousins dont je me sens fier pour les traces qu’ils ont laissé dans cette ville séculaire.
La traduction de mon Emmeni me parait taxable de délit d’initié doublement pour avoir partager l’enfance avec vous et aussi être originaire de ce foyer si imagé.
Nous attendons la suite de vous ou d’ailleurs peu importe avec beaucoup de péripéties haletantes des anecdotes que Mederdra regorgent dans les diatribes de cent ans de son histoire. La dénonciation de Mederdra ne peut s’arrêter à ce passage pittoresque et original.
Je vous invite a laissez-vous aller à vos souvenirs et à vos émotions enfouies au fond de vous et puis laissez parler votre passion, c'est toujours touchant et émouvant de voir quelqu'un parler avec son coeur en faisant abstraction de toute gêne. Cela laisse voir qu'elle n'a pas peur de communiquer (Emmeni ntevem)ses émotions et d'en faire part. De plus, en vous ouvrant ainsi, vous encouragez la personne à qui vous parlez de faire de même. Le bon retour dans vos souvenirs a laissé le champ libre à notre cœur de penser demain le Blog d’Atar.
Faire partager avec Emmenni
Oubeid Elhadramy
Economist Senior
Finances Department-Mauritania
Humphrey Program Fellow-Tulane University
School of Public Health and Tropical medicine
Merci monsieur pour ce magnifique et adorable article , qui nous fait un rapide flash-back de la vie de nos proches dans notre ville maternelle "MEDERDRA" qui a une grande importance dans notre coeur.Mais monsieur comme que vous connaissez un peu TIGUENT ,on attends avec interet le nouveau article "TIGUINT AUJOUD'HUI" Merci de votre comprehension
AHMED OULD AHMEDOU OULD BRAHIM SIYID
Machen; ould ivekou, elmarkchy, khadaja, ehel chenane,Ehel tar diop ; j'ai eu la chance de connaitre tout ce beau monde alors que j'etait encore trés jeune. C dire combien j'etait emus de lire cet article qui m'a plongé dans une période de ma vie qui m'est resté cher: mon enfance.
j'ai tremblé en lisant ces quelques lignes moi qui aimais tellement parler de Mederdra de cette epoque.
La seule chose que je regrette peut-être est que l'image est plus focalisé sur "EDDECHRA" ce que j'ai trouvé normal du reste car c'est là où tu a vaicu le plus.
Au passage je suis sur que tu te rapelle dedeux grand tailleurs de la ville "Bilal ould werzeg et Sambangle"et d'une femme respectueuse et genereuse qui tenait un commerce juste à l'Ouest de la maison du cadi Aminetou mint Naji.
En tout cas Bezeid tu a rendu un grand service au fils de cette localité encore merci......
Bebbah; Medina
إلا الأخ المحترم فارس القلم وصاحب الصوت السجيي محمد عبد الله بزيد احييك بخاص التحية القلبية ويعجبني ما تكنه للمدردة وأهلها احيي فيك هذه المشاعر الطيبة نحو هذه المدينة الجميلة والتي ولدت فيها وترعرعت في أحضانها وخذا الوصف الذي وصفت به للمذرذرة اعطاني صورة للمذرذرة كما أعرفها.
اما بخصوص ما ورد في التقرير عن الأخت التي توفيت للتصحيح المرحومة (زينب ديكو)
أتمني لك التوفيق في مهمتك النبيلة
يعقوب محمد ديكو انواكشوط
j'ai été profondement touché pa votre souvenir Mr Bezeid et frappé par votre travail de mémoire que je salue sans modération.
Votre humanisme et votre sens futé du détail témoignent ici de la grandeur e votre esprit et de la noblesse de vos sentiments.
Il est bien évident que ce recit varester, à jamais , gravé dans mon esprit et je conseille à tous ceux qui voudront cnnaître Mederdra ou revenir sur leur souvenir e bien vouloir s'imprégner de ce travail que je trouve, encore une fois, merveilleux et passionnant.
Votre humble lecteur Ely Ould Maghlah de Nouakchott Info
J'ai découvert cet émouvant et merveilleux texte premièrement dans sa version traduite en arabe, il a été repris par un site internet. je l'ai relu une dizaine de fois, après quoi j'ai attéri ici à la recherche de l'originale.
Je le classe parmi mes meilleurs lectures.
je note que je n'ai jamais vu Mederdra, mais ce texte, fruit de la mémoire exceptionnelle de l'auteur, illustre la cité (ville) mauritanienne fondée sur la fraternité, le travail, la solidarité et la mixité.
1- Fraternité : l'auteur parlant comme un méderdrois restitue les représentations de l'époque. On sent son attachement et ses liens avec chaque personnage sans considération d'origine, de race, de tribu... Tous les gens étaient proches les uns des autres.
2- Le travail, je viens de lire le premier texte mauritanien qui valorise le travail et l'effort. Remarquez que chaque personnage est lié aux services qu'il rend à la collectivité (santé, enseignement, postes, commerce, constructions, culture, restauration...)
3- Solidarité : Observez les maisons ouvertes, le transport offert, le dames généreuses et la nourriture à disposition.
4- Mixité : Vous êtes les bienvenus quels que soient vos origines. Que vous soyez un serrère, un Marrakchi, un français ou autre, la ville mauritanienne est ouverte à vous.
En fin ce texte et cette ville témoignent que le mauritanien n'est pas ce raciste que l'on s'acharne à décrire.
Félicitations à l'auteur et au traducteur.
lecitoyenlambda@gmail.com
je ne comprends pas,
bon dieu
لم ازر المذرذرة فى حياتى,لكن بعدما قرأت المقال,أتمنى أن أفعل.
شكرا للأخ بزيد و شكرا للأستاذ محمد بابا على الترجمة الرائعة.
فعلا لقد كانت موريتانيا جميلة بتنوعها وبساطة اهلها.
Cher ami,
j'ai remarqué agréablement que tu n'as pas perdu de ta fougue d'antan, ta célérité à trouver le mot qu'il faut à la situation ciblée. Tu m'enchantes au point de me rappeler un vieux poème de Corneille "J'admire ton courage et je plains ta jeunesse". Tu es un véritable artisan de la parfaite description et plus ou moins fidèle de tes vieux souvenirs. Bravo. Sincèrement et de tout coeur je t'envie et suis même jaloux de ne pas pouvoir étaler, bien arrangés, tant d'objets,de personnes et de situations éparpillés dans le temps et dans l'espace certes réduit de notre chère "bourgade". " Penètre mon coeur dans ce passé charmant" (Victor Hugo).
Cher ami
En nous ressuscitant,sur le net, tu représentes chacun de tes personnages par une image. Et comme Celle ci est le reflet de ce qu'est ce personnage à un stade de sa vie, il y a lieu de ne présenter au public que les meilleurs clichés (logique s'entend).
Vous avez parlé d'une période, le portrait de vos personnages doit être pris à partir et dans cette période et non d'une autre qui va corrompre complètement votre joli petit paysage. C'est déplacé de mettre un portrait avili d'aujourd'hui au milieu de tant d'innoncences, de Mozart en éruption, de tant de limpidité dans le sourire de ces petits êtres que nous étions.
Non pas ça. "Zeine, ce chétif du passé reconverti aujourd'hui en Tieb Tieb" est une fausse note qui, à mon sens risque de gâcher l'harmonie de cette traversée.La civilisation d'Iguidi que nous chérissons tous suppose une certaine retenue et non pas verser dans ces diarrhées verbales. Non, Pas de débrdements.
Non pas que je puisse prétendre ne rien avoir à me reprocher, seulement j'entends que les hommes d'esprit remuent leur plume 3 fois avant de donner au grand public ce que les gens veulent garder pour eux mêmes.
Il y a une partie de notre vie qui ne vous appartient pas et si vous vous obstinez à se l'approprier , gardez -le pour vous mais pas aux autres.
Pascal disait que si tous les coeurs étaient ouverts, si chacun pouvait lire exactement dans le coeur de l'autre, il n' y aurait pas 2 amis dans le monde. Je rougis, un peu, quant vieillisant,pieux et sans pouvoirs, d'autres découvrent que j'étais un Tieb Tieb des grands chemeins.
Aussi, je vous informe que je suis devenu sage, avec un BAC +5 en droit privé (spécialistes des contrats et grands marchés publics)et payé sur un crédit de la Banque mondiale. Le tieb tieb puisqu'il faut l'appeler par son nom n'a jamais été ma fonction, quitte à ce que vous interprétiez mes rapports de fournisseur à la Radio dans les années 90 ccomme tel, j'exerçais avec des compagnons de route le métier noble à mon sens de vendre et d'acheter. C'est drôle c'est pas ma vocation, Je l'ai abandonné à cette époque pour des raisons tenant d'une part à la religion et d'autre part, aux conditions particulières d'iniquité dans le pays.
J'aurai voulu cher ami que tu me laisses avec toi à Mederdra ensevelis dans notre intimité du passé.
Par ailleurs, ne trouves tu pas que tu as omis de pousser un peu plus dans l'histoire o Combien glorieuse de ce peuple d'Iguidi qui tend hélas vers un néant sans histoire et sans géographie. Tu nous as offert l'occasion de contribuer à l'effort de revivre notre mésaventure du passé. Profitons -en pour créer une dynamique qui sera le sursaut d'Iguidi.
""Un peuple sans histoire est un peuple sans âme" (RFI).
Mon cher Diella , Pardon.
Cher ami,
j'ai remarqué agréablement que tu n'as pas perdu de ta fougue d'antan, ta célérité à trouver le mot qu'il faut à la situation ciblée. Tu m'enchantes au point de me rappeler un vieux poème de Corneille "J'admire ton courage et je plains ta jeunesse". Tu es un véritable artisan de la parfaite description et plus ou moins fidèle de tes vieux souvenirs. Bravo. Sincèrement et de tout coeur je t'envie et suis même jaloux de ne pas pouvoir étaler, bien arrangés, tant d'objets,de personnes et de situations éparpillés dans le temps et dans l'espace certes réduit de notre chère "bourgade". " Penètre mon coeur dans ce passé charmant" (Victor Hugo).
Cher ami
En nous ressuscitant,sur le net, tu représentes chacun de tes personnages par une image. Et comme Celle ci est le reflet de ce qu'est ce personnage à un stade de sa vie, il y a lieu de ne présenter au public que les meilleurs clichés (logique s'entend).
Vous avez parlé d'une période, le portrait de vos personnages doit être pris à partir et dans cette période et non d'une autre qui va corrompre complètement votre joli petit paysage. C'est déplacé de mettre un portrait avili d'aujourd'hui au milieu de tant d'innoncences, de Mozart en éruption, de tant de limpidité dans le sourire de ces petits êtres que nous étions.
Non pas ça. "Zeine, ce chétif du passé reconverti aujourd'hui en Tieb Tieb" est une fausse note qui, à mon sens risque de gâcher l'harmonie de cette traversée.La civilisation d'Iguidi que nous chérissons tous suppose une certaine retenue et non pas verser dans ces diarrhées verbales. Non, Pas de débrdements.
Non pas que je puisse prétendre ne rien avoir à me reprocher, seulement j'entends que les hommes d'esprit remuent leur plume 3 fois avant de donner au grand public ce que les gens veulent garder pour eux mêmes.
Il y a une partie de notre vie qui ne vous appartient pas et si vous vous obstinez à se l'approprier , gardez -le pour vous mais pas aux autres.
Pascal disait que si tous les coeurs étaient ouverts, si chacun pouvait lire exactement dans le coeur de l'autre, il n' y aurait pas 2 amis dans le monde. Je rougis, un peu, quant vieillisant,pieux et sans pouvoirs, d'autres découvrent que j'étais un Tieb Tieb des grands chemeins.
Aussi, je vous informe que je suis devenu sage, avec un BAC +5 en droit privé (spécialistes des contrats et grands marchés publics)et payé sur un crédit de la Banque mondiale. Le tieb tieb puisqu'il faut l'appeler par son nom n'a jamais été ma fonction, quitte à ce que vous interprétiez mes rapports de fournisseur à la Radio dans les années 90 ccomme tel, j'exerçais avec des compagnons de route le métier noble à mon sens de vendre et d'acheter. C'est drôle c'est pas ma vocation, Je l'ai abandonné à cette époque pour des raisons tenant d'une part à la religion et d'autre part, aux conditions particulières d'iniquité dans le pays.
J'aurai voulu cher ami que tu me laisses avec toi à Mederdra ensevelis dans notre intimité du passé.
Par ailleurs, ne trouves tu pas que tu as omis de pousser un peu plus dans l'histoire o Combien glorieuse de ce peuple d'Iguidi qui tend hélas vers un néant sans histoire et sans géographie. Tu nous as offert l'occasion de contribuer à l'effort de revivre notre mésaventure du passé. Profitons -en pour créer une dynamique qui sera le sursaut d'Iguidi.
""Un peuple sans histoire est un peuple sans âme" (RFI).
Mon cher Diella , Pardon.
Cher ami,
j'ai remarqué agréablement que tu n'as pas perdu de ta fougue d'antan, ta célérité à trouver le mot qu'il faut à la situation ciblée. Tu m'enchantes au point de me rappeler un vieux poème de Corneille "J'admire ton courage et je plains ta jeunesse". Tu es un véritable artisan de la description parfaite et plus ou moins fidèle de tes vieux souvenirs. Bravo. Sincèrement et de tout coeur je t'envie et suis même jaloux de ne pas pouvoir étaler, bien arrangés, tant d'objets,de personnes et de situations éparpillés dans le temps et dans l'espace certes réduit de notre chère "bourgade". " Penètre mon coeur dans ce passé charmant" (Victor Hugo).
Cher ami
En nous ressuscitant,sur le net, tu représentes chacun de tes personnages par une image. Et comme Celle ci est le reflet de ce qu'est ce personnage à un stade de sa vie, il y a lieu de ne présenter au public que les meilleurs clichés (logique s'entend).
Vous avez parlé d'une période, le portrait de vos personnages doit être pris à partir et dans cette période et non d'une autre qui va corrompre complètement votre joli petit paysage. C'est déplacé de mettre un portrait avili d'aujourd'hui au milieu de tant d'innoncences, de Mozart en éruption de tant de limpidité dans le sourire de ces petits êtres que nous étions.
Non pas ça. Zeine, ce chétif du passé reconverti aujourd'hui en Tieb Tieb est une fausse note qui, à mon sens risque de gâcher l'harmonie de cette traversée.La civilisation d'Iguidi que nous chérissons tous suppose une certaine retenue et non pas verser dans ces diarrhées verbales. Non, Pas de débrdements.
Non pas que je puisse prétendre ne rien avoir à me reprocher, seulement j'entends que les hommes d'esprit remuent leur plume 3 fois avant de donner au grand public ce que les gens veulent garder pour eux mêmes.
Il y a une partie de notre vie qui ne vous appartient pas et si vous vous obstinez à se l'approprier , gardez -le pour vous mais pas aux autres.
Pascal disait que si tous les coeurs étaient ouverts, si chacun pouvait lire exactement dans le coeur de l'autre, il n' y aurait pas 2 amis dans le monde. Je rougis, un peu, quant vieillisant,pieux et sans pouvoirs, d'autres découvrent que j'étais un Tieb Tieb des grands chemeins.
A ce titre, je vous informe que je suis devenu sage, avec un BAC +5 en droit privé (spécialistes des contrats et grands marchés publics)et payé sur un crédit de la Banque mondiale. Le tieb tieb puisqu'il faut l'appeler par son nom n'a jamais été ma fonction. C'est drôle c'est pas ma vocation
J'aurai voulu, cher ami que tu me laisses avec toi à Mederdra ensevelis dans notre intimité du passé.
Par ailleurs, ne trouves tu pas que tu as omis de pousser un peu plus dans l'histoire o Combien glorieuse de ce peuple d'Iguidi qui tend vers un néant sans histoire et sans géographie. Tu nous as offert l'occasion de contribuer à l'effort de revivre notre mésaventure du passé. Profitons -en pour créer une dynamique qui sera le sursaut d'Iguidi.
""Un peuple sans histoire est un peuple sans âme" (RFI).
Mon cher Diella , Pardon.
Prière Publier.
Cher ami,
j'ai remarqué agréablement que tu n'as pas perdu de ta fougue d'antan, ta célérité à trouver le mot qu'il faut à la situation ciblée. Tu m'enchantes au point de me rappeler un vieux poème de Corneille "J'admire ton courage et je plains ta jeunesse". Tu es un véritable artisan de la description parfaite et plus ou moins fidèle de tes vieux souvenirs. Bravo. Sincèrement et de tout coeur je t'envie et suis même jaloux de ne pas pouvoir étaler, bien arrangés, tant d'objets,de personnes et de situations éparpillés dans le temps et dans l'espace certes réduit de notre chère "bourgade". " Penètre mon coeur dans ce passé charmant" (Victor Hugo).
Cher ami
En nous ressuscitant,sur le net, tu représentes chacun de tes personnages par une image. Et comme Celle ci est le reflet de ce qu'est ce personnage à un stade de sa vie, il y a lieu de ne présenter au public que les meilleurs clichés (logique s'entend).
Vous avez parlé d'une période, le portrait de vos personnages doit être pris à partir et dans cette période et non d'une autre qui va corrompre complètement votre joli petit paysage. C'est déplacé de mettre un portrait avili d'aujourd'hui au milieu de tant d'innoncences, de Mozart en éruption de tant de limpidité dans le sourire de ces petits êtres que nous étions.
Non pas ça. « Zeine, ce chétif du passé reconverti aujourd'hui en Tieb Tieb » est une fausse note qui, à mon sens risque de gâcher l'harmonie de cette traversée.La civilisation d'Iguidi que nous chérissons tous suppose une certaine retenue et non pas verser dans ces diarrhées verbales. Non, Pas de débrdements.
Non pas que je puisse prétendre ne rien avoir à me reprocher, seulement j'entends que les hommes d'esprit remuent leur plume 3 fois avant de donner au grand public ce que les gens veulent garder pour eux mêmes.
Il y a une partie de notre vie qui ne vous appartient pas et si vous vous obstinez à se l'approprier , gardez -le pour vous mais pas aux autres.
Pascal disait que si tous les coeurs étaient ouverts, si chacun pouvait lire exactement dans le coeur de l'autre, il n' y aurait pas 2 amis dans le monde. Je rougis, un peu, quant vieillisant,pieux et sans pouvoirs, d'autres découvrent que j'étais un Tieb Tieb des grands chemeins.
Aussi, je vous informe que je suis devenu sage, avec un BAC +5 en droit privé (spécialistes des contrats et grands marchés publics)et payé sur un crédit de la Banque mondiale. Le tieb tieb puisqu'il faut l'appeler par son nom n'a jamais été ma fonction, quitte à ce que vous interprétiez mes rapports de fournisseur à la Radio dans les années 90 ccomme tel, j'exerçais avec des commerçants issus de notre tribu le métier noble à mon sens de vendre et d'acheter. C'est drôle c'est pas ma vocation, Je l'ai abandonné à cette époque pour des raisons tenant d'une part à la religion et d'autre part, aux conditions particulières d'iniquité dans le pays.
J'aurai voulu cher ami que tu me laisses avec toi à Mederdra ensevelis dans notre intimité du passé.
Par ailleurs, ne trouves tu pas que tu as omis de pousser un peu plus dans l'histoire o Combien glorieuse de ce peuple d'Iguidi qui tend vers un néant sans histoire et sans géographie. Tu nous as offert l'occasion de contribuer à l'effort de revivre notre mésaventure du passé. Profitons -en pour créer une dynamique qui sera le sursaut d'Iguidi. Ne ratons pas le coche, bon Dieu.
""Un peuple sans histoire est un peuple sans âme" (RFI).
Mon cher Diella , Pardon.
Cher ami,
j'ai remarqué agréablement que tu n'as pas perdu de ta fougue d'antan, ta célérité à trouver le mot qu'il faut à la situation ciblée. Tu m'enchantes au point de me rappeler un vieux poème de Corneille "J'admire ton courage et je plains ta jeunesse". Tu es un véritable artisan de la description parfaite et plus ou moins fidèle de tes vieux souvenirs. Bravo. Sincèrement et de tout coeur je t'envie et suis même jaloux de ne pas pouvoir étaler, bien arrangés, tant d'objets,de personnes et de situations éparpillés dans le temps et dans l'espace certes réduit de notre chère "bourgade". " Penètre mon coeur dans ce passé charmant" (Victor Hugo).
Cher ami
En nous ressuscitant,sur le net, tu représentes chacun de tes personnages par une image. Et comme Celle ci est le reflet de ce qu'est ce personnage à un stade de sa vie, il y a lieu de ne présenter au public que les meilleurs clichés (logique s'entend).
Vous avez parlé d'une période, le portrait de vos personnages doit être pris à partir et dans cette période et non d'une autre qui va corrompre complètement votre joli petit paysage. C'est déplacé de mettre un portrait avili d'aujourd'hui au milieu de tant d'innoncences, de Mozart en éruption de tant de limpidité dans le sourire de ces petits êtres que nous étions.
Non pas ça. « Zeine, ce chétif du passé reconverti aujourd'hui en Tieb Tieb » est une fausse note qui, à mon sens risque de gâcher l'harmonie de cette traversée.La civilisation d'Iguidi que nous chérissons tous suppose une certaine retenue et non pas verser dans ces diarrhées verbales. Non, Pas de débrdements.
Non pas que je puisse prétendre ne rien avoir à me reprocher, seulement j'entends que les hommes d'esprit remuent leur plume 3 fois avant de donner au grand public ce que les gens veulent garder pour eux mêmes.
Il y a une partie de notre vie qui ne vous appartient pas et si vous vous obstinez à se l'approprier , gardez -le pour vous mais pas aux autres.
Pascal disait que si tous les coeurs étaient ouverts, si chacun pouvait lire exactement dans le coeur de l'autre, il n' y aurait pas 2 amis dans le monde. Je rougis, un peu, quant vieillisant,pieux et sans pouvoirs, d'autres découvrent que j'étais un Tieb Tieb des grands chemeins.
Aussi, je vous informe que je suis devenu sage, avec un BAC +5 en droit privé (spécialistes des contrats et grands marchés publics)et payé sur un crédit de la Banque mondiale. Le tieb tieb puisqu'il faut l'appeler par son nom n'a jamais été ma fonction, quitte à ce que vous interprétiez mes rapports de fournisseur à la Radio dans les années 90 ccomme tel, j'exerçais avec des commerçants issus de notre tribu le métier noble à mon sens de vendre et d'acheter. C'est drôle c'est pas ma vocation, Je l'ai abandonné à cette époque pour des raisons tenant d'une part à la religion et d'autre part, aux conditions particulières d'iniquité dans le pays.
J'aurai voulu cher ami que tu me laisses avec toi à Mederdra ensevelis dans notre intimité du passé.
Par ailleurs, ne trouves tu pas que tu as omis de pousser un peu plus dans l'histoire o Combien glorieuse de ce peuple d'Iguidi qui tend vers un néant sans histoire et sans géographie. Tu nous as offert l'occasion de contribuer à l'effort de revivre notre mésaventure du passé. Profitons -en pour créer une dynamique qui sera le sursaut d'Iguidi. Ne ratons pas le coche, bon Dieu.
""Un peuple sans histoire est un peuple sans âme" (RFI).
Mon cher Diella , Pardon.
Cher ami,
j'ai remarqué agréablement que tu n'as pas perdu de ta fougue d'antan, ta célérité à trouver le mot qu'il faut à la situation ciblée. Tu m'enchantes au point de me rappeler un vieux poème de Corneille "J'admire ton courage et je plains ta jeunesse". Tu es un véritable artisan de la description parfaite et plus ou moins fidèle de tes vieux souvenirs. Bravo. Sincèrement et de tout coeur je t'envie et suis même jaloux de ne pas pouvoir étaler, bien arrangés, tant d'objets,de personnes et de situations éparpillés dans le temps et dans l'espace certes réduit de notre chère "bourgade". " Penètre mon coeur dans ce passé charmant" (Victor Hugo).
Cher ami
En nous ressuscitant,sur le net, tu représentes chacun de tes personnages par une image. Et comme Celle ci est le reflet de ce qu'est ce personnage à un stade de sa vie, il y a lieu de ne présenter au public que les meilleurs clichés (logique s'entend).
Vous avez parlé d'une période, le portrait de vos personnages doit être pris à partir et dans cette période et non d'une autre qui va corrompre complètement votre joli petit paysage. C'est déplacé de mettre un portrait avili d'aujourd'hui au milieu de tant d'innoncences, de Mozart en éruption de tant de limpidité dans le sourire de ces petits êtres que nous étions.
Non pas ça. « Zeine, ce chétif du passé reconverti aujourd'hui en Tieb Tieb » est une fausse note qui, à mon sens risque de gâcher l'harmonie de cette traversée.La civilisation d'Iguidi que nous chérissons tous suppose une certaine retenue et non pas verser dans ces diarrhées verbales. Non, Pas de débrdements.
Non pas que je puisse prétendre ne rien avoir à me reprocher, seulement j'entends que les hommes d'esprit remuent leur plume 3 fois avant de donner au grand public ce que les gens veulent garder pour eux mêmes.
Il y a une partie de notre vie qui ne vous appartient pas et si vous vous obstinez à se l'approprier , gardez -le pour vous mais pas aux autres.
Pascal disait que si tous les coeurs étaient ouverts, si chacun pouvait lire exactement dans le coeur de l'autre, il n' y aurait pas 2 amis dans le monde. Je rougis, un peu, quant vieillisant,pieux et sans pouvoirs, d'autres découvrent que j'étais un Tieb Tieb des grands chemeins.
Aussi, je vous informe que je suis devenu sage, avec un BAC +5 en droit privé (spécialistes des contrats et grands marchés publics)et payé sur un crédit de la Banque mondiale. Le tieb tieb puisqu'il faut l'appeler par son nom n'a jamais été ma fonction, quitte à ce que vous interprétiez mes rapports de fournisseur à la Radio dans les années 90 ccomme tel, j'exerçais avec des commerçants issus de notre tribu le métier noble à mon sens de vendre et d'acheter. C'est drôle c'est pas ma vocation, Je l'ai abandonné à cette époque pour des raisons tenant d'une part à la religion et d'autre part, aux conditions particulières d'iniquité dans le pays.
J'aurai voulu cher ami que tu me laisses avec toi à Mederdra ensevelis dans notre intimité du passé.
Par ailleurs, ne trouves tu pas que tu as omis de pousser un peu plus dans l'histoire o Combien glorieuse de ce peuple d'Iguidi qui tend vers un néant sans histoire et sans géographie. Tu nous as offert l'occasion de contribuer à l'effort de revivre notre mésaventure du passé. Profitons -en pour créer une dynamique qui sera le sursaut d'Iguidi. Ne ratons pas le coche, bon Dieu.
""Un peuple sans histoire est un peuple sans âme" (RFI).
Mon cher Diella , Pardon.
Cher ami,
j'ai remarqué agréablement que tu n'as pas perdu de ta fougue d'antan, ta célérité à trouver le mot qu'il faut à la situation ciblée. Tu m'enchantes au point de me rappeler un vieux poème de Corneille "J'admire ton courage et je plains ta jeunesse". Tu es un véritable artisan de la description parfaite et plus ou moins fidèle de tes vieux souvenirs. Bravo. Sincèrement et de tout coeur je t'envie et suis même jaloux de ne pas pouvoir étaler, bien arrangés, tant d'objets,de personnes et de situations éparpillés dans le temps et dans l'espace certes réduit de notre chère "bourgade". " Penètre mon coeur dans ce passé charmant" (Victor Hugo).
Cher ami
En nous ressuscitant,sur le net, tu représentes chacun de tes personnages par une image. Et comme Celle ci est le reflet de ce qu'est ce personnage à un stade de sa vie, il y a lieu de ne présenter au public que les meilleurs clichés (logique s'entend).
Vous avez parlé d'une période, le portrait de vos personnages doit être pris à partir et dans cette période et non d'une autre qui va corrompre complètement votre joli petit paysage. C'est déplacé de mettre un portrait avili d'aujourd'hui au milieu de tant d'innoncences, de Mozart en éruption de tant de limpidité dans le sourire de ces petits êtres que nous étions.
Non pas ça. « Zeine, ce chétif du passé reconverti aujourd'hui en Tieb Tieb » est une fausse note qui, à mon sens risque de gâcher l'harmonie de cette traversée.La civilisation d'Iguidi que nous chérissons tous suppose une certaine retenue et non pas verser dans ces diarrhées verbales. Non, Pas de débrdements.
Non pas que je puisse prétendre ne rien avoir à me reprocher, seulement j'entends que les hommes d'esprit remuent leur plume 3 fois avant de donner au grand public ce que les gens veulent garder pour eux mêmes.
Il y a une partie de notre vie qui ne vous appartient pas et si vous vous obstinez à se l'approprier , gardez -le pour vous mais pas aux autres.
Pascal disait que si tous les coeurs étaient ouverts, si chacun pouvait lire exactement dans le coeur de l'autre, il n' y aurait pas 2 amis dans le monde. Je rougis, un peu, quant vieillisant,pieux et sans pouvoirs, d'autres découvrent que j'étais un Tieb Tieb des grands chemeins.
Aussi, je vous informe que je suis devenu sage, avec un BAC +5 en droit privé (spécialistes des contrats et grands marchés publics)et payé sur un crédit de la Banque mondiale. Le tieb tieb puisqu'il faut l'appeler par son nom n'a jamais été ma fonction, quitte à ce que vous interprétiez mes rapports de fournisseur à la Radio dans les années 90 ccomme tel, j'exerçais avec des commerçants issus de notre tribu le métier noble à mon sens de vendre et d'acheter. C'est drôle c'est pas ma vocation, Je l'ai abandonné à cette époque pour des raisons tenant d'une part à la religion et d'autre part, aux conditions particulières d'iniquité dans le pays.
J'aurai voulu cher ami que tu me laisses avec toi à Mederdra ensevelis dans notre intimité du passé.
Par ailleurs, ne trouves tu pas que tu as omis de pousser un peu plus dans l'histoire o Combien glorieuse de ce peuple d'Iguidi qui tend vers un néant sans histoire et sans géographie. Tu nous as offert l'occasion de contribuer à l'effort de revivre notre mésaventure du passé. Profitons -en pour créer une dynamique qui sera le sursaut d'Iguidi. Ne ratons pas le coche, bon Dieu.
""Un peuple sans histoire est un peuple sans âme" (RFI).
Mon cher Diella , Pardon.
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